L’Anses va mener une mission « sur les risques de l’exposition aux pesticides » des travailleurs de la filière des fleurs et de leurs enfants, pour faire éventuellement évoluer la réglementation, après le décès d’une fillette d’une leucémie liée à l’exposition de sa mère, fleuriste, pendant sa grossesse.
L’association Robin des Bois, membre du conseil d’administration de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, a saisi cette dernière avant que les ministères chargés du Travail et de l’Agriculture ne fassent de même, a indiqué à l’AFP une porte-parole de l’agence sanitaire, confirmant des informations de Radio France et du Monde lundi.
« Un rapport intermédiaire est attendu en septembre 2025 », précisait fin décembre Robin des Bois, et cette « expertise de grande ampleur devrait prendre environ deux ans », selon Le Monde.
Cette saisine de l’Anses porte précisément sur « les risques de l’exposition aux pesticides et résidus de pesticides des travailleurs de la filière horticole des végétaux d’ornement (fleurs coupées et en pots) et de leurs enfants », selon l’association Robin des Bois.
Début décembre, la cour d’appel de Rennes a débouté les parents d’une fillette morte d’une leucémie liée à l’exposition aux pesticides de sa mère, alors fleuriste, pendant sa grossesse, qui réclamaient une indemnisation pour le préjudice subi par leur fille.
Laure Marivain avait été exposée dès ses 20 ans à de nombreux herbicides dans sa profession de fleuriste et grossiste en fleurs, en nettoyant des taches bleues et jaunes sur les plantes recouvertes de pesticides importées de l’étranger, qu’elle réceptionnait en grande quantité.
Sa fille Emmy est décédée d’une leucémie en mars 2022 à 11 ans et demi.
Début avril 2022, ses parents avaient saisi le Fonds d’indemnisation des victimes de pesticides (FIVP). Ce fonds est chargé notamment d’indemniser « les enfants exposés aux pesticides pendant la période prénatale » à cause du métier de leurs parents et ayant développé une pathologie.
Ils avaient obtenu en juillet 2023 la reconnaissance par le FIVP du lien entre l’exposition aux pesticides et la leucémie, et la proposition d’une indemnisation de 25.000 euros à chacun au titre du préjudice moral, conformément au barème légal.
Selon la Fédération française des artisans fleuristes, cette profession compte quelque 30.000 personnes en France (artisans et commerçants fleuristes).
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