La Chine a dénoncé jeudi la « politisation » des échanges commerciaux normaux, après le blocage par l’Allemagne, pour des raisons de sécurité, de l’acquisition d’un fabricant de turbines à gaz par une entreprise chinoise.
Cette dernière est étroitement liée à l’industrie de défense du géant asiatique, ce qui avait poussé Berlin à empêcher cette vente.
L’investisseur chinois GHGT et sa filiale Guanghan Gas Turbine GmbH, avaient signé en juin 2023 le contrat pour acquérir la division turbines de l’entreprise allemande MAN Energy Solutions, propriété de Volkswagen.
Mais le ministère allemand de l’Économie a indiqué mercredi que le gouvernement avait interdit cette vente, refusant de donner davantage de détails, compte tenu des enjeux de sécurité ainsi que des secrets opérationnels de l’entreprise.
Interrogée sur cette décision jeudi, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, a déclaré que Pékin « s’opposait à la politisation de la coopération commerciale normale, à l’extension excessive de la notion de sécurité nationale et à l’érection artificielle de barrières commerciales ».
« Nous espérons que la partie allemande offrira un environnement commercial équitable, juste et non discriminatoire aux entreprises de tous les pays, y compris celles de la Chine », a-t-elle indiqué lors d’une conférence de presse régulière.
L’acheteur chinois en question produit notamment des moteurs pour des navires de guerre chinois. Ainsi, la technologie des turbines à gaz de la division de MAN pourrait également être utilisée à des fins militaires, ce qui a alerté Berlin.
Les craintes grandissent en Allemagne quant à une dépendance excessive à l’égard de la Chine, son premier partenaire commercial l’an dernier.
Le gouvernement allemand a accru sa vigilance sur les infrastructures critiques risquant de tomber entre les mains d’entreprises liées à l’État chinois.
Fin 2022, Berlin avait déjà bloqué l’achat de deux usines du secteur des semi-conducteurs convoitées par des capitaux chinois.
La vente à une entreprise publique chinoise d’une participation partielle dans un terminal du port de Hambourg avait également suscité une intense controverse au sein du gouvernement d’Olaf Scholz en 2022.
mjw/ehl/LyS
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