Le ministre français chargé de l’Industrie Marc Ferracci a prévenu jeudi dans le journal Les Échos qu’il « n’assumera pas l’objectif » européen « de réduction des émissions de 90% en 2040 » si Bruxelles « n’améliore pas la copie » sur son pacte pour une industrie propre.
« On ne peut pas faire comme si l’industrie allait naturellement absorber cette contrainte sur la décarbonation » qu’impose l’Union européenne, a estimé Marc Ferracci, qui estime que le plan dévoilé mercredi par la Commission européenne ne propose pas assez de solutions pour accompagner le secteur dans la réussite des objectifs climatiques européens.
Si « la banque de la décarbonation qui est proposée » dans ce pacte « est une bonne chose », a jugé Marc Ferracci, « on a besoin d’un choc de confiance, pas de remèdes homéopathiques, pour rassurer les industriels », a-t-il ajouté.
M. Ferracci estime que l’industrie européenne « est dans un état comparable à ce qu’était le système financier en 2008 », du fait d’un « sous-investissement », d’un « ralentissement de la demande » et de « problèmes de compétitivité structurels ».
« Si on ne prend pas des mesures extrêmement puissantes, cela va avoir des répercussions sur notre niveau de vie » et « la cohésion sociale », a estimé Marc Ferracci.
L’Union européenne avait proposé mercredi de mettre un coup de frein à certains de ses projets sur le climat pour donner un peu d’air aux entreprises, soumises à une concurrence féroce venant des Etats-Unis et de la Chine.
Sous la pression d’industriels, de Paris et de Berlin, mais au grand dam des ONG, la Commission européenne a proposé la modification de plusieurs textes très ambitieux, dont certains ont été adoptés il y a quelques mois à peine.
En faisant cela, l’Europe montre qu’elle « sait se réformer », avait affirmé le commissaire européen Stéphane Séjourné. « Sans tronçonneuse mais avec des hommes et des femmes compétents, qui écoutent les acteurs économiques », a-t-il lancé, en clin d’oeil à Elon Musk et au président argentin Javier Milei.
Marc Ferracci reçoit ce jeudi à Bercy plusieurs ministres européens de l’industrie pour trouver une solution à la crise de l’industrie sidérurgique, et pousser Bruxelles à accélérer des mesures de défense de l’acier européen.
« Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2025 Agence France-Presse. »
Réagissez à cet article
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous et retrouvez plus tard tous vos commentaires dans votre espace personnel.
Inscrivez-vous !
Vous n'avez pas encore de compte ?
CRÉER UN COMPTE