Ouganda: le chef de l'armée quitte X après des années de controverse

Muhoozi Kainerugaba, chef de l’armée ougandaise et fils du président Yoweri Museveni, a annoncé vendredi qu’il quittait le réseau social X sur lequel il a publié plusieurs messages controversés, dont une menace de décapiter un leader de l’opposition.

Considéré comme le successeur probable de son père âgé de 80 ans, Muhoozi Kainerugaba a accumulé plus d’un million d’abonnés sur le réseau social grâce à ses publications notoirement incendiaires.

Il y a quelques jours, le responsable militaire de 50 ans a assuré que seule la présence de son père l’avait empêché d’assassiner le musicien devenu visage de l’opposition Bobi Wine.

« Si Mzee n’était pas là, je lui couperais la tête aujourd’hui », a écrit sur X le chef de l’armée, utilisant un titre honorifique du président ougandais qui dirige le pays d’une main de fer depuis 1986.

Vendredi, il a déclaré que son « grand tourbillon et voyage passionnant » sur le réseau social appartenant au milliardaire américain Elon Musk prenaient fin pour qu’il puisse se concentrer sur ses fonctions de chef des Forces de défense du peuple ougandais.

Au soulagement probable des diplomates ougandais.

En 2022, le président avait été contraint de s’excuser pour un tweet de son fils qui semblait menacer d’envahir le Kenya. « Il ne nous faudrait pas, à mon armée et à moi, deux semaines pour capturer Nairobi », avait écrit Muhoozi Kainerugaba.

Il avait tweeté son soutien à l’invasion de l’Ukraine par la Russie et aux rebelles tigréens qui combattaient le gouvernement éthiopien entre 2020 et 2022.

Le mois dernier, le chef de l’armée avait également menacé de s’emparer de la capitale soudanaise, Khartoum, dès que le président américain élu Donald Trump prendrait ses fonctions.

Cette publication a suscité un tollé et été effacée du réseau social, tandis que l’Ouganda a été contrainte de publier une déclaration affirmant que le message de Muhoozi Kainerugaba ne représentait pas « la position officielle » du gouvernement.

Dans une récente série de tweets moins controversés, il a partagé cette semaine un classement des hommes selon lui les plus beaux du monde, « sauf moi ».

La liste comprenait Fidel Castro, Elvis Presley, le président rwandais Paul Kagame, et son père en tête.

M. Museveni devrait être réélu l’année prochaine.

Des observateurs internationaux et des groupes de défense des droits humains affirment que le scrutin présidentiel de 2021 a été marqué par des fraudes électorales et une répression brutale de l’opposition dirigée par Bobi Wine, de son vrai nom Robert Kyagulanyi.

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