Le groupe Stellantis ainsi que les constructeurs Toyota, Ford, Mazda et Subaru sont prêts à acheter des crédits d’émissions de CO2 à Tesla pour éviter les amendes, selon un document publié par la Commission européenne.
Mercedes a de son côté décidé de former un groupement avec Volvo et Polestar, les marques européennes très électriques contrôlées par le groupe chinois Geely, ainsi que Smart (une coentreprise Mercedes-Geely), selon une déclaration d’intention publiée mardi sur le site de la Commission européenne.
Les six constructeurs traditionnels, qui représentent au total plus d’un tiers du marché européen des voitures neuves, risquent de lourdes amendes avec le renforcement en 2025 des normes d’émissions de CO2 européennes, jusqu’à 15 milliards d’euros sur plusieurs années, selon le lobby européen de l’automobile.
Le règlement dit « CAFE » (Corporate Average Fuel Economy) force les constructeurs à écouler environ une voiture électrique sur quatre modèles vendus. Mais sur un marché automobile européen très ralenti en 2024, les ventes d’électriques ont progressé plus lentement qu’attendu.
Pour éviter une potion amère, les constructeurs peuvent former des groupements (« pools » en anglais) avec des constructeurs électriques et leur acheter des crédits d’émissions, qui peuvent se chiffrer à plusieurs millions d’euros.
C’est ce qu’ont décidé de faire pour l’année 2025 Stellantis (avec ses marques comme Peugeot, Citroën, Fiat ou Alfa Romeo), Toyota-Lexus (4e groupe en Europe), Ford (3% du marché sur les onze premiers mois de 2024) et les plus petites marques japonaises Mazda et Subaru, en s’alliant avec le pionnier de l’électrique Tesla (2,2% du marché).
Stellantis a confirmé mardi que la participation à ce groupement l’aiderait « à atteindre les objectifs d’émissions (de CO2) pour 2025 tout en optimisant [l’utilisation de] ses ressources ». « En même temps, nous continuons à nous concentrer sur le développement de technologies innovantes et à faibles émissions », a souligné un porte-parole.
Cette stratégie de groupement, déjà pratiquée au cours des dernières années par Jaguar ou Honda, est contestée alors que certains constructeurs demandent plutôt une révision à la baisse des normes européennes. Participer à un pool « reviendrait à financer (les) ennemis », s’était désolé début novembre un dirigeant de Renault.
L’ancien patron de Stellantis Carlos Tavares, débarqué en décembre, avait assuré que ces normes CO2 étaient établies depuis longtemps et que Stellantis était à jour.
Ni le N°1 du marché européen Volkswagen ni le N°3 Renault n’ont encore indiqué s’ils rejoignaient un groupement.
Le règlement CAFE a été renforcé depuis le 1er janvier 2025, à 93,6 grammes de CO2/km en moyenne (une Renault Clio thermique de base en émet 120 par exemple, une Clio hybride, 95, et une Mégane électrique, zéro), avec des barèmes adaptés à la production de chaque constructeur.
tsz/abb/LyS
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