Lubrizol France a annoncé vendredi une restructuration de ses activités, notamment sur son site de production situé près de Rouen, menaçant près de 150 postes en Normandie, selon un communiqué de la métropole.
« Lors d’un comité social d’entreprise (CSE) extraordinaire, Lubrizol France a annoncé une restructuration de ses activités, notamment sur son site de production de Rouen/Petit-Quevilly, 169 postes seraient supprimés » en France, « dont 145 sur les 367 postes à Rouen », d’après le communiqué.
L’entreprise a par la suite confirmé l’information, évoquant un « projet de réorganisation d’une partie des activités de ses sites de Rouen et du Havre », qui aurait « pour objectif de faire face aux surcapacités de production » du marché européen des « additifs » qu’elle produit à Rouen.
Ce projet « pourrait conduire à la suppression de 169 postes occupés » en France et « à la création de 9 postes » selon ce même document.
Plusieurs élus de la métropole, dont le maire PS de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol, ont dénoncé dans un message commun « le manque d’anticipation sur la nécessaire transition écologique de cette industrie, et la délocalisation d’une partie de la production dans des pays moins exigeants en termes de normes environnementales ».
« Notre territoire a subi les nuisances liées à cette implantation industrielle », peut-on lire dans ce communiqué également signé par Charlotte Goujon, maire de Petit-Quevilly et vice-présidente de la métropole en charge de la transition écologique, de la sécurité sanitaire et industrielle, faisant référence au gigantesque incendie qui avait touché l’entreprise en 2019.
« On ne peut pas accepter aujourd’hui une délocalisation qui viendrait combler une absence de préparation à la transition en laissant des centaines de familles sur le carreau », d’après la même source. « Nous saisissons dès aujourd’hui le gouvernement à cet effet ».
La combustion le 26 septembre 2019 de près de 10.000 tonnes de produits chimiques dans un incendie sur le site rouennais de Lubrizol n’avait fait aucune victime mais provoqué toux, gêne respiratoire, irritation, mal de gorge, nausées et vomissements d’une partie de la population.
Un rapport de suivi de l’université de Rouen a mis en évidence la présence de huit substances classées « cancérogènes et mutagènes, perturbateurs endocriniens et/ou reprotoxiques, ou toxiques pour les organismes aquatiques » dans l’environnement « reliables uniquement à l’incendie ».
« En additionnant les bilans de Lubrizol depuis cinq ans on arrive à 361 millions de bénéfices », a déclaré à l’AFP Christophe Holleville, secrétaire de l’association « Union des victimes de Lubrizol », corrigeant le chiffre de « plus de 250 millions de bénéfices » annoncé dans un premier tweet. « 169 emplois au tas et une pollution en prime… », écrit aussi sur X l’association.
mac-cor/mas/ktr
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