A deux jours de la fin des négociations destinées à forger le premier traité international sur la pollution plastique, le diplomate qui préside les débats a rendu public vendredi un texte de synthèse tentant de rapprocher les positions très éloignées des plus de 170 pays présents à Busan, en Corée du sud.
Au cinquième jour de discussions, la synthèse (« non-papier », dans le jargon diplomatique) propose un mécanisme de contrôle de la production mondiale de plastique demandée par la coalition des pays les plus exigeants sur le sujet. Mais elle ne contient aucune liste de produits chimiques jugés dangereux pour la santé, renvoyant ce sujet à de prochaines conférences des parties (COP), selon le document mis en ligne sur le site de la conférence.
Le texte de synthèse comporte encore beaucoup de sujets non résolus, laissés entre crochets, ou différentes « options » possibles. Il comporte ainsi huit définitions possibles de ce qu’est un plastique, et cinq pour ce qu’est une « pollution plastique ».
Il est rendu public après cinq jours de débats où un groupe de pays producteurs de pétrole, la matière première du plastique, a « tenté de remettre en cause » les fondements, l’ampleur et l’objet même de la négociation engagée depuis deux ans dans le cadre du programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue), souligne aurpès de l’AFP David Azoulay, directeur du centre international pour la loi environnementale (CIEL), basé à Genève.
« Le texte n’est pas parfait, mais je pense qu’il peut être une bonne base si d’autres ont la même opinion » a réagi un diplomate européen requérant l’anonymat, alors qu’il reste quarante huit heures de négociations.
« Nous devons trouver des compromis pour atteindre le consensus », a ajouté Juan Carlos Monterrey, chef de la délégation du Panama auprès de l’AFP.
Son pays est à l’origine avec trois autres pays latino-américains d’une proposition de compromis établissant le principe d’un contrôle de la production mondiale de plastique sans mentionner de cible précise, qui a été reprise dans la synthèse par le président du comité de négociation.
Ce texte a permis un déblocage des discussions, certains pays ne voulant pas entendre parler de baisse obligatoire de production de plastique, alors que ce sujet faisait figure de « ligne rouge » de la part des pays les plus exigeants.
Des militants de l’environnement sont restés plus prudents.
« Nous appelons les pays à ne pas accepter le bas niveau d’ambition contenu dans ce brouillon de traité », a ainsi déclaré Eirik Lindebjerg, qui suit les négociations plastique pour le WWF.
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