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Mort de manchots en Argentine: l’accusé reconnu coupable

Posté le par AFP

Un éleveur de bétail de Patagonie a été jeudi reconnu coupable de maltraitance et cruauté envers les animaux après la mort de centaines de manchots de Magellan en 2021, une décision inédite en Argentine.

L’éleveur de la province de Chubut (sud) était poursuivi pour avoir détruit plusieurs nids et tué des centaines de poussins en défrichant un terrain à lui longeant la réserve de Punta Tumbo, qui abrite une des principales colonies de manchots de Magellan (Spheniscus magellanicus) du continent, sur la côte Atlantique.

Selon la décision du parquet, son action délibérée a « affecté l’environnement et causé la mort de manchots de Magellan ».

La peine sera déterminée lors d’une prochaine audience. En théorie les charges cumulées sont passibles de 12 ans de prison, selon l’avocat des plaignants, Me Lucas Micheloud.

La procureure Maria Florencia Gomez, qui a requis quatre ans de prison au nom du ministère public, a affirmé que l’éleveur avait agi avec « cruauté » et causé des dommages « irréversibles » avec sa pelle mécanique « en défrichant et retournant la terre (…) emportant oeufs et poussins ».

La défense de l’accusé, Ricardo La Regina, a contesté le nombre de manchots morts et affirmé que son client avait toute sa vie « collaboré de toutes les façons possibles pour la conservation des manchots, y compris avec les biologistes qui aujourd’hui (l’)accusent ».

Si M. La Regina a reconnu avant le procès que « la méthode employée n’a pas été correcte », il a estimé n’avoir « eu aucune autre option, en raison des manquements de l’État depuis 10 ans », pour établir des voies d’accès et délimitations entre son champ et la réserve.

Cette affaire « constitue une étape importante pour la justice environnementale, la protection des pingouins et de la nature », a indiqué dans un communiqué Matias Arrigazzi, biologiste et membre de Greenpeace pour la région des Andes.

Le manchot de Magellan est une espèce protégée, mais considérée par l’Union internationale de conservation de la nature (IUCN) comme « préoccupation mineure », c’est à dire avec faible risque de disparition, bien qu’en décroissance démographique.

« Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2024 Agence France-Presse. »

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