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Meurtre de religieuses françaises sous la dictature argentine: appel à Macron à s’opposer à une libération d’un condamné

Posté le par AFP

Le président français Emmanuel Macron doit signifier à son homologue argentin Javier Milei son opposition à une libération d’Alfredo Astiz, condamné notamment pour la disparition de religieuses françaises sous la dictature argentine, a déclaré jeudi l’avocate Sophie Thonon.

« Il y aura une rencontre entre les deux présidents. J’espère, car j’ai envoyé une lettre en ce sens à la présidence (française), qu’ils aborderont la question et que Macron aura une position ferme disant qu’en aucun cas Astiz ne doit être libéré de prison », a déclaré Me Thonon dans une interview à la radio argentine AM 750.

Emmanuel Macron doit accueillir vendredi Javier Milei, au palais de l’Élysée à Paris, avant la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de 2024.

Astiz, ancien capitaine de marine de 72 ans, a été condamné à deux reprises à la prison à vie pour des crimes contre l’humanité commis pendant la dictature militaire argentine (1976-1983), notamment pour l’enlèvement et la disparition des religieuses françaises Léonie Duquet et Alice Domon.

La première présidente des Mères de la place de Mai, Azucena Villaflor, figure également parmi ses victimes, tout comme la Suédoise Dagmar Hagelin, 17 ans, disparue en 1977.

Surnommé « l’ange blond de la mort », Astiz est considéré comme un symbole pour avoir agi au sein d’un commando chargé d’infiltrer, enlever, torturer et tuer des opposants.

Il opérait à l’Ecole de mécanique de la marine (Esma), devenue musée de la mémoire et classée récemment au patrimoine mondiale de l’humanité.

Il y a quinze jours, un groupe de six députés argentins du parti au pouvoir a rendu visite à Astiz et à d’autres anciens militaires condamnés pour crimes contre l’humanité dans la prison d’Ezeiza, dans la province de Buenos Aires.

Me Thonon a estimé, dans une lettre publiée quelques jours plus tard, que « le véritable objectif de cette visite était de rassurer les condamnés sur le fait que leur condamnation serait bientôt annulée et qu’ils seraient libérés ».

Dans un message sur Whatsapp attribué par la presse locale au député Beltrán Benedit, qui faisait partie de cette délégation, l’homme politique considère qu’il s’agit d’une « visite humanitaire » à des « ex-combattants qui ont mené des batailles contre la subversion marxiste ».

Interrogé sur cette visite lors d’une interview accordée à la chaîne Neura vendredi, Javier Milei a déclaré : « C’est leur volonté. Je ne l’aurais pas fait ».

Un rapport publié par le Centre d’études juridiques et sociales (Cels) estime que cette visite intervient dans un contexte où « le gouvernement de Javier Milei a démantelé, totalement ou partiellement, des politiques clés pour le processus de mémoire, de vérité et de justice » en Argentine.

« Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2024 Agence France-Presse. »

Posté le par AFP


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