Marché du livre: Rachida Dati demande à suivre la réaction d'Amazon

La ministre de la Culture, Rachida Dati, se fera rendre compte de la réaction d’Amazon après un avis du Médiateur du livre désavouant certaines livraisons gratuites de livres, a-t-elle annoncé vendredi.

« Je demande au médiateur de me rendre compte sous deux mois de la mise en oeuvre de ses recommandations », a indiqué Mme Dati dans un communiqué.

Le Médiateur du livre, autorité indépendante saisie des litiges autour de la loi sur le prix unique du livre, a rendu mercredi un avis qui estime légales certaines pratiques commerciales d’Amazon, et illégales d’autres.

Depuis octobre 2023, toutes les expéditions de livres neufs à un particulier en France, jusqu’à 35 euros, s’accompagnent obligatoirement de frais de port de 3 euros minimum.

Le but est d’inciter les Français à acheter leurs livres dans des commerces physiques, où le même prix est affiché partout, au détriment de vendeurs en ligne, principalement Amazon dont la librairie fut historiquement le premier marché.

Le retrait en boutique d’une commande de livres est exempté de frais de port. Or Amazon s’est engouffré dans cette faille en proposant la livraison gratuite vers des commerces qui ne sont pas les siens, essentiellement des supermarchés et hypermarchés.

D’après le Médiateur du livre, la loi ne l’autorise que « sous de strictes conditions »: si ces commerces vendent régulièrement des livres, et s’ils remettent la livraison à l’accueil. Et la gratuité semble interdite si Amazon livre dans des consignes automatiques (appelés « lockers Amazon »).

Après cet avis, Amazon France n’a pas indiqué ce qu’il comptait faire. Il s’est dit « en désaccord avec certaines conclusions » mais s’est félicité que l’avis « confirme clairement que la livraison de livres peut être gratuite ».

Mme Dati s’est elle aussi félicitée de cet avis vendredi. D’après la ministre, il « clarifie l’application de la loi ».

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