Le procès de sept militants de Greenpeace, qui avaient en septembre 2023 manifesté contre l’entrée au port du Havre du terminal méthanier flottant Cape Ann, opéré par TotalEnergies, a débuté mardi devant le tribunal maritime havrais.
Ces militants sont poursuivis pour non-respect d’un arrêté préfectoral maritime restreignant la navigation dans la rade du port du Havre et non-respect de la convention Colreg pour des faits d’abordage.
Le 18 septembre 2023, plusieurs militants de Greenpeace avaient participé à ce qu’ils décrivent comme une « action non violente » pour s’opposer à l’entrée au port du Cape Ann, auquel accostent les navires qui importent du gaz naturel liquéfié (GNL) en France.
Selon Greenpeace, l’exploitation de ce terminal n’est « pas nécessaire » au vu de l’approvisionnement en gaz naturel de la France et de son impact sur le changement climatique.
Des plongeurs en combinaison avaient déployé une banderole « + de gaz = chaos climatique » et l’équipage d’un bateau avait peint la mention « gas kills » (« Le gaz tue ») sur la coque du méthanier, pendant que des kayaks tournaient sur le plan d’eau.
D’autres activistes et preneurs d’images avaient embarqué sur un bateau semi-rigide destiné à la presse. Cinq d’entre eux, dont un cameraman et un photographe, font partie des prévenus.
Les sept prévenus avaient été interpellés après leur retour au port, à quai ou en ville, confondus par leurs vêtements marins. Tous ont reconnu leur participation à cette action.
Ils encourent une peine maximale d’un an de prison et 150.000 euros d’amende.
« Je suis inquiet pour l’avenir de ma profession », a déclaré à la barre un photographe. « Je dois prendre de plus en plus de précautions pour témoigner de la marche du monde », a-t-il ajouté.
Un militant chargé de la sécurité sur le bateau médias a pour sa part estimé qu’il était là pour alerter sur les dangers du « gaz de schiste américain ».
« Ce terminal méthanier est fait pour décompresser le gaz de schiste, le méthane émis et l’extraction ont un pouvoir réchauffant plus important que le CO2 », a-t-il expliqué à la barre. « La France a signé l’accord de Paris en 2015, mais les actes ne sont pas là, l’Etat devrait combattre le réchauffement climatique, le Cape Ann va à l’encontre de la lutte contre le réchauffement climatique », a-t-il dénoncé.
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