Macron en visite au Portugal, avec l'Ukraine dans toutes les têtes

Le président français Emmanuel Macron est arrivé jeudi à Lisbonne pour une visite d’Etat de deux jours au Portugal afin de renforcer encore la « densité des liens » entre les deux pays notamment en matière de défense, alors que les pourparlers s’accélèrent en Europe à propos de l’Ukraine.

Absent l’an dernier des célébrations du cinquantenaire de la révolution des OEillets, M. Macron effectue le premier voyage officiel d’un chef d’Etat français au pays du poète Luis de Camoes depuis la visite de Jacques Chirac en 1999, il y a plus d’un quart de siècle.

A son arrivée à Lisbonne, le président français a déposé une gerbe sur le tombeau du poète portugais (1525-1580), dans l’enceinte du monastère des Hiéronymites, non loin de la tour de Belem, avant d’être reçu par son homologue portugais Marcelo Rebelo de Sousa.

Accompagné de son épouse Brigitte, Emmanuel Macron s’entretiendra ensuite avec le Premier ministre Luis Montenegro, puis il se rendra au Parlement.

Au cours de la journée, un temps sera consacré à Conférence des Nations unies sur l’océan, dont la France organisera la troisième édition en juin à Nice après Lisbonne en 2022. Un passage de relais symbolique sera organisé sur le Tage à bord de la goélette à quatre-mâts Santa Maria Manuela.

Selon l’Elysée, la visite vise à « marquer la profondeur et la densité des liens » entre la France et le Portugal: près de 2 millions de « luso-descendants » — de nationalité ou d’origine portugaise — vivent dans l’Hexagone, quand 50.000 Français résident au Portugal.

– « Enjeux essentiels » –

La proximité est aussi économique: troisième partenaire commercial du pays avec un volume d’échanges de 15 milliards d’euros, la France y revendique le rang de « premier employeur étranger » avec plus de 100.000 salariés dans 1.200 filiales d’entreprises tricolores.

Pour « structurer ces partenariats » et « rehausser la relation bilatérale », une dizaine d’accords doivent être signés, à commencer par un « traité d’amitié et de coopération », selon l’Elysée.

D’autres paraphes sont également attendus dans des domaines allant des sciences au cinéma, en passant par l’armement, afin notamment de confirmer l’engagement du Portugal à acquérir jusqu’à 36 canons Caesar d’ici à 2034.

Dans ce cadre, Emmanuel Macron doit évoquer avec ses partenaires portugais les « enjeux essentiels » de la sécurité européenne après sa rencontre lundi avec le président américain Donald Trump à Washington pour discuter d’une possible fin de la guerre en Ukraine.

Le calendrier s’est depuis accéléré, avec la confirmation d’un accord entre Kiev et Washington sur l’exploitation de minerais ukrainiens, qui pourrait être entériné vendredi lors d’un déplacement de Volodymyr Zelensky à Washington. Et le Premier ministre Britannique Keir Starmer doit à son tour être reçu jeudi à la Maison Blanche pour aborder la question ukrainienne avant un sommet des dirigeants européens sur la défense du continent, dimanche, à Londres.

Lors d’une rencontre dans un incubateur de start-up à Lisbonne jeudi, M. Macron doit par ailleurs plaider pour une « préférence européenne en matière d’intelligence artificielle », selon l’Elysée.

Le chef d’Etat français n’a pas prévu de prononcer de discours formel au cours de sa visite au Portugal mais doit tenir une conférence de presse conjointe avec M. Montenegro vendredi à Porto (nord).