La société israélienne Paragon Solutions a coupé l’accès à l’Italie de son logiciel espion après que des journalistes et des ONG ont été ciblés, ont rapporté des médias jeudi, tandis que les autorités italiennes ont nié les avoir mis sous surveillance.
WhatsApp, une des plateformes de Meta (Facebook, Instagram), a annoncé la semaine dernière avoir intercepté et bloqué une opération d’espionnage menée par la société Paragon Solutions, qui visait environ 90 utilisateurs, dont des journalistes et des membres d’ONG.
L’opération démantelée par WhatsApp reposait sur des documents pdf piégés et envoyés dans des groupes de discussion sur la messagerie, grâce à un logiciel espion commercialisé par l’entreprise israélienne.
En Italie, le gouvernement de Giorgia Meloni a révélé mercredi soir que sept Italiens étaient concernés et a déclaré avoir saisi l’Agence pour la cybersécurité nationale (ACN).
Dans un communiqué, l’exécutif a dit « exclure que les personnes protégées » par la loi « y compris les journalistes (…) aient fait l’objet d’une surveillance de la part des services de renseignement et donc du gouvernement ».
Le quotidien britannique The Guardian, citant une source proche du dossier, a rapporté jeudi que Paragon avait mis fin à sa relation client avec l’Italie en lui reprochant d’avoir enfreint les conditions de service et le cadre éthique convenus dans le contrat.
Le quotidien israélien Haaretz a également rapporté que Paragon avait coupé l’Italie de ses logiciels espions, avec effet immédiat. Selon Haaretz, une agence de police et une agence de renseignement italiennes l’utilisaient.
Les services de Mme Meloni ont refusé de commenter ces informations, tout comme le ministère italien de l’Intérieur.
L’AFP a également sollicité Paragon.
Parmi les sept personnes visées en Italie figure Luca Casarini, chef de mission de l’ONG humanitaire Mediterranea Saving Humans qui porte secours aux migrants traversant la Méditerranée pour rejoindre les côtes italiennes.
« L’activité de secours en mer et d’aide aux personnes retenues dans les camps libyens ou déportés dans le désert sont au centre de l’attention des services secrets italiens », a écrit l’ONG dans un communiqué.
Francesco Cancellato, directeur du site d’information Fanpage.it, a révélé avoir lui aussi été informé par Meta qu’il avait été visé par le logiciel.
L’ancien chef du gouvernement italien Giuseppe Conte, désormais dans l’opposition, a dénoncé jeudi des faits « gravissimes ».
« Le gouvernement doit expliquer comment et pourquoi Paragon a décidé de couper les ponts », a-t-il dit à la télévision.
Dans son communiqué mercredi, le gouvernement italien a affirmé que les autres téléphones espionnés par Paragon correspondaient à des numéros belges, grecs, lettons, lituaniens, autrichiens, chypriotes, tchèques, danois, allemands, néerlandais, portugais, espagnols et suédois.
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