Les surtaxes imposées par les États-Unis sur les importations en provenance du Mexique inquiètent l’industrie allemande, dont le secteur automobile, chimique ou mécanique est fortement implanté dans ce pays.
« L’industrie allemande est directement touchée par les droits de douane, car elle approvisionne également le marché américain à partir d’usines situées au Mexique », a déclaré lundi le lobby industriel BDI dans un communiqué.
Le ministère allemand de l’Economie dit voir les nouvelles taxes douanières « avec beaucoup d’inquiétude », compte tenu de l’importance du Mexique pour les exportations de produits « made in Germany » vers les Etats-Unis.
Quelque 2.100 entreprises à capitaux allemands sont présentes dans le pays, employant quelque 300.000 personnes, selon la chambre germano-mexicaine de commerce (AHK).
A la faveur des accord de libre-échange conclus avec les Etats-Unis, « le Mexique est depuis des années le lieu d’investissement le plus important pour l’économie allemande en Amérique latine », avec plus de 45 milliards de dollars investis dans le pays depuis le début des années 2000, selon l’AHK.
« De nombreuses entreprises ont établi leurs chaînes de création de valeur au sein de la zone de libre-échange Canada-États-Unis-Mexique (USMCA) et ont réalisé des investissements considérables dans la production de machines et d’installations », a fait écho lundi la fédération allemande de la construction mécanique.
Les secteurs de l’industrie automobile, l’industrie pharmaceutique et chimique, l’électricité et l’électronique, la construction mécanique et la logistique, ont développé au Mexique une importante production destinée en grande partie au marché américain.
Le constructeur Volkswagen y possèdent par exemple deux usines qui emploient quelque 15.000 personnes. Les équipementiers automobiles Continental, ZF et Bosch y font travailler pour leur part quelque 69.500 personnes (chiffres 2022).
Donald Trump a imposé samedi 25% de droits de douane sur les produits provenant du Mexique et du Canada et 10% supplémentaires à ceux déjà existants sur les produits chinois.
Pour l’instant, ces surtaxes ne visent pas les pays européens, bien que le président américain menace également d’augmenter les droits de douanes sur les produits importés du Vieux Continent.
Déjà affaibli par la chute de la demande, la hausse des coûts et la concurrence chinoise, Volkswagen a déclaré dimanche « évaluer tout effet potentiel » des surtaxes américaines sur son activité.
Il va falloir « compter sur les responsables des entreprises aux Etats-Unis pour user de leur influence sur Washington afin d’empêcher une escalade des conflits commerciaux », selon le BDI.
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