Revenu à l’équilibre cette année, le magazine L’Express va lancer en 2025 sa version européenne en ligne et sur abonnements, dans le cadre de sa stratégie de diversification, a annoncé sa direction mercredi.
« Nous allons lancer une version européenne, L’Express Europe », au « deuxième semestre 2025 », a indiqué le président du groupe, Alain Weill, lors d’une conférence de presse.
L’objectif est « d’être présent dans les 27 pays et les 24 langues de l’Union européenne », a-t-il ajouté, en jugeant « plus facile de recruter 3.000, 4.000, 5.000 abonnés dans chacun des pays que 100.000 dans un seul ».
La direction de l’hebdomadaire travaille à définir la ligne éditoriale et les effectifs de cette version européenne, dont elle n’a pas précisé le budget.
Selon M. Weill, « 30% du contenu » pourra venir de la rédaction actuelle, via des traductions pour lesquelles L’Express s’appuiera sur l’intelligence artificielle (IA).
Pour compléter, il faudra « produire 60% du contenu ». « On aura (…) des journalistes allemands, italiens » et autres, pour « couvrir l’ensemble de l’Europe », qui est « un marché immense ».
Le groupe s’appuie sur deux autres piliers de diversification.
D’abord, L’Express Connect, « salon virtuel » qui met en contact des entreprises abonnées et le public autour de deux thématiques: le système de franchises commerciales et, depuis peu, l’éducation. Une troisième, l’emploi, sera lancée en 2026. L’Express Connect veut s’internationaliser en commençant par l’Espagne en 2025.
Troisième pilier de diversification, l’événementiel.
« Dans un contexte très difficile pour la presse payante (…), la diversification est inévitable », a plaidé M. Weill.
Il souhaite « qu’en 2026, les diversifications représentent plus de 50% du chiffre d’affaires de l’entreprise ». Hors diversifications, il est de 25 millions d’euros en 2024.
C’est « une année importante pour l’Express puisque, pour la première fois, nous allons retourner à l’équilibre depuis plus de 10 ans », a indiqué son président.
Le magazine, qui vise désormais une « cible resserrée » de lecteurs « à fort pouvoir d’achat », compte 80.000 abonnés et 9.000 ventes en kiosque par numéro.
« On recrute en numérique et on perd en papier », a dit M. Weill, en glissant une statistique frappante sur la situation de la presse imprimée: « 60% des abonnés papier qu’on perd sont des décès. Et dans la presse télé, c’est 100% ».
En juillet, L’Express avait postulé à l’obtention d’une fréquence télé mais n’a pas été retenu par le régulateur, l’Arcom.
« Le sujet est derrière nous », a commenté M. Weill, en assurant n’avoir « pas bien compris quels avaient été les critères ».
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