Les ventes des produits issus du commerce équitable ont progressé de 1,8% en France en 2023, a indiqué mardi le collectif Commerce Equitable France pour qui cette hausse modeste reste « encourageante » au vu de la baisse du budget des ménages consacré à l’alimentation.
Le chiffre d’affaires dégagé par le chocolat, les bananes et autres farines respectant des critères sociaux et environnementaux ont atteint au total 2,1 milliards d’euros l’an dernier, détaille cet organisme représentant les acteurs français de la filière du commerce équitable dans un bilan annuel.
Le secteur a connu une vive progression depuis les années 2000 (ventes multipliées par quatre entre 2014 et 2023) mais sa croissance a marqué le pas à partir de 2022.
Le nouveau ralentissement enregistré en 2023 intervient dans « une période de turbulences pour la consommation », entre forte inflation et recul de 4,7% des dépenses alimentaires des Français, a souligné Julie Stoll, déléguée générale de Commerce Equitable France, dans un entretien avec l’AFP. Le fait que le chiffre d’affaires de la filière continue à progresser est « une performance encourageante », a-t-elle estimé.
Au vu de la diversité des produits du commerce équitable (plus de 11.000 références commercialisées par 580 entreprises), l’organisme n’est pas en mesure de déterminer dans quelle proportion cette augmentation relève des hausses de prix.
Mais les entreprises du secteur « sont plutôt des PME qui ont rogné sur leurs marges pour continuer à être sur un positionnement prix le plus abordable, notamment en raison de la forte concurrence en grande distribution », affirme Julie Stoll.
La montée en puissance d’articles du commerce équitable produits en France se confirme (+6%). Avec des labels comme Agri-Ethique et Bio équitable en France, ils représentent désormais 791 millions d’euros, soit 37% des ventes de la filière.
Sont surtout concernés des produits de boulangerie et viennoiseries, fabriqués à partir de blé/farine issus du commerce équitable, et des produits laitiers.
Cette progression a eu lieu avant la mobilisation des agriculteurs du début d’année, qui a mis en avant l’importance de garantir aux agriculteurs un revenu décent. « Les prix planchers représentent une mécanique mise en oeuvre par les acteurs du commerce équitable depuis longtemps », souligne Stoll.
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