Les industriels européens de la chimie, « en grande difficulté », demandent à Bruxelles des mesures « immédiates et concrètes » pour rétablir leur compétitivité, au lendemain de la présentation par la Commission de ses propositions pour aider à la transition verte de l’industrie.
A l’approche du Conseil européen de mars, « 400 dirigeants d’entreprises » de la chimie « demandent aux chefs d’Etat et de gouvernement des mesures immédiates et concrètes » face à une « crise sans précédent », indique un communiqué de France Chimie qui relaye cet appel européen.
Les industriels ont salué la présentation mercredi par la Commission européenne du « Pacte pour une industrie propre », soulignant que neuf des dix actions formulées un an auparavant par 15 fédérations industrielles européennes, y sont reprises.
« L’ambition de l’UE doit maintenant se traduire en actions », a déclaré Ilham Kadri, présidente du Conseil international de la chimie (ICCA) et PDG du groupe Syensqo, citée dans le communiqué.
Elle a également souligné que « chaque jour, l’Europe perd du terrain et des emplois qualifiés ».
Cet appel des chimistes fait écho à celui des industriels européens de l’acier, au chevet desquels plusieurs ministres européens de l’Industrie sont réunis jeudi à Paris pour une réunion de crise et pour demander à Bruxelles d' »accélérer » son soutien à la sidérurgie.
L’Union européenne a proposé mercredi de mettre un coup de frein à certains de ses projets sur le climat pour donner un peu d’air aux entreprises, soumises à une concurrence féroce venant des Etats-Unis et de la Chine.
« Ce pacte est une première étape qui doit se traduire en actions concrètes sans plus tarder », a déclaré Frédéric Gauchet, Président de France Chimie.
Les industriels ont mis en avant cinq priorités, afin de « restaurer » la compétitivité du secteur: l’accès à une « énergie décarbonée compétitive », restaurer « la compétitivité des investissements et accélérer l’innovation », mener un « choc de simplification réglementaire », rétablir un cadre de « concurrence commerciale équitable avec le reste du monde », et enfin assurer l’apport d’une « main d’oeuvre hautement qualifiée ».
L’industrie européenne a vu, entre 2023 et 2024, la production manufacturière reculer de 2,6%, ont souligné les industriels.
« Nous avons besoin d’actions concrètes, pas de stratégies ni d’engagements vagues. Il faut agir maintenant », a renchéri Marco Mensink, directeur général du Conseil européen de l’industrie chimique (Cefic).
En France, « près de 10% des emplois et une quarantaine de sites sont menacés », estime France Chimie.
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