Les îles Cook ont publié samedi les termes d’un accord de coopération sur cinq ans avec la Chine portant sur l’exploration de leurs fonds marins riches en minéraux, alors que les défenseurs de l’environnement craignent des conséquences dramatiques en cas d’extraction.
Le Premier ministre du petit archipel, Mark Brown, a déclaré dans un communiqué que cet accord s’inscrivait dans le cadre du « partenariat stratégique » avec la Chine révélé il y a une semaine. Celui-ci couvre notamment le commerce, l’investissement et l’océanographie.
Selon le texte diffusé samedi, les deux pays vont travailler ensemble en matière d' »exploration » et de « recherche de ressources minérales des fonds marins » dans les eaux du micro-Etat de 17.000 habitants.
Le protocole négocié avec la Chine n’implique cependant aucun accord pour la délivrance de licences d’exploration ou d’exploitation à ce stade, a indiqué le gouvernement des îles Cook.
Trois entreprises, CIC, CIIC Seabed Resources et Moana Minerals, bénéficient depuis 2022 de licences pour explorer les fonds marins du minuscule pays insulaire, à la recherche de nodules riches en métaux tels que le nickel et le cobalt, qui sont utilisés dans les batteries des voitures électriques.
Le gouvernement des îles Cook ne compte toutefois pas donner un éventuel feu vert pour l’exploitation avant d’avoir évalué les conséquences d’une telle activité, en particulier sur l’environnement.
« Notre secteur des minéraux en fonds marins reste sous surveillance réglementaire stricte, garantissant que toutes les décisions sont prises de manière transparente et dans le meilleur intérêt des îles Cook et de leur population », a assuré M. Brown dans son communiqué.
Les entreprises du secteur espèrent gagner des milliards de dollars en extrayant des fonds marins des nodules polymétalliques chargés de manganèse, cobalt, cuivre et nickel. En face, les défenseurs de l’environnement craignent que ce procédé ne ravage les écosystèmes.
Dans la région Pacifique, la Nouvelle-Zélande soutient actuellement une interdiction internationale. Mais mi-février, le ministre des Ressources du pays, Shane Jones, a déclaré à l’AFP que Wellington n’excluait plus de changer d’avis, « alors que les minerais stratégiques ont un rôle de plus en plus important à jouer ».
En Europe, la Norvège comptait attribuer en 2025 ses premiers permis d’exploration minière sous-marine, mais son gouvernement a consenti à ne pas le faire dans ce délai, en vertu d’un accord conclu avec un petit parti allié pour faire adopter son budget.
La Chine, elle, cherche à étendre son influence militaire, économique et diplomatique dans le Pacifique en se rapprochant des micro-Etats de la région, au détriment notamment des Etats-Unis, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, puissances historiques de la zone.
Les îles Salomon et Kiribati y sont par exemple d’autres bénéficiaires de l’aide chinoise.
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