La perspective de voir les médias recourir à l’intelligence artificielle (IA) pour la production de certains contenus divise les Français, par ailleurs de plus en plus méfiants à leur égard, selon le baromètre annuel du journal La Croix dévoilé mardi.
Présentée au festival Médias en Seine à Paris, la dernière édition de ce sondage réalisé depuis 1987, rebaptisé « Baromètre La Croix – Verian – La Poste sur la confiance des Français dans les médias », développe de nouvelles interrogations sur l’IA.
A la question « seriez-vous favorable » à son utilisation par les médias pour « automatiser la production de certains types de contenus (images, articles courts, reportages simples, agendas, bulletins météos…) », un peu moins de la moitié (43%) des 1.500 personnes sondées en ligne du 25 au 28 novembre (méthode des quotas) se disent « opposées ».
A l’inverse, 36% des répondants se déclarent « favorables », tandis que 16% estiment ne pas en savoir « assez sur le sujet pour se prononcer » et 5% ne donnent pas d’opinion.
Ces chiffres recouvrent un clivage entre générations, avec notamment 58% des 18-24 ans qui répondent favorablement, contre seulement 21% chez les plus de 65 ans.
De même, si près de la moitié des sondés (47%) estiment que le recours à l’IA « dégradera la qualité des informations fournies » (contre 29% anticipant une amélioration), 41% des 18-24 ans jugent au contraire qu’il l’améliorera, contre 19% chez les plus de 65 ans.
« Perte de l’analyse et du regard humains » (41%), « création de fausses informations » (37%) et « manipulations dans les informations diffusées » (37%) sont les principaux risques les plus cités par les sondés, devant « les destructions d’emploi » (27%) et le « manque de transparence sur l’utilisation » de l’IA (24%).
L’IA est déjà utilisée couramment dans les rédactions, notamment pour traduire des textes ou retranscrire des fichiers sonores, mais les médias restent frileux en matière d’IA dite générative, c’est-à-dire créatrice de contenus, objet d’expérimentations.
En France, L’Est républicain et Vosges Matin, deux titres du groupe Ebra, ont notamment commencé en 2023 à utiliser ChatGPT, qui permet de produire un texte à partir d’instructions données, pour corriger et mettre en forme des textes de leurs correspondants locaux de presse, suscitant des craintes en interne.
Plus généralement, la confiance envers les médias s’est encore dégradée, 62% des sondés considérant qu' »il faut se méfier de ce que disent les médias sur les grands sujets d’actualité », soit 5 points de plus par rapport au baromètre de novembre 2023.
« Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2025 Agence France-Presse. »
Réagissez à cet article
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous et retrouvez plus tard tous vos commentaires dans votre espace personnel.
Inscrivez-vous !
Vous n'avez pas encore de compte ?
CRÉER UN COMPTE