Les Etats-Unis ont quitté le Partenariat pour une transition énergétique juste (JETP) avec l’Afrique du Sud et l’Indonésie, un accord international visant à aider à financer la sortie du charbon de ces deux pays, ont annoncé jeudi Pretoria et Jakarta.
« L’unité de supervision du Projet de transition énergétique juste (JET PMU) au sein de la présidence prend acte de la décision des États-Unis d’Amérique de se retirer du Partenariat pour une transition énergétique juste (JETP) avec l’Afrique du Sud », indique un communiqué de la présidence sud-africaine.
Premier du genre, avant d’être décliné avec l’Indonésie, le Vietnam puis le Sénégal, cet accord a été noué lors de la COP26 à Glasgow en 2021 avec l’Union européenne, le Royaume Uni mais aussi la France et l’Allemagne à titre individuel, et les Etats-Unis.
Le partenariat noué avec l’Indonésie, pour 21,6 milliards de dollars de financement, avait été dévoilé fin 2022.
Le retrait américain « réduit les engagements internationaux actuels » en faveur de l’Afrique du Sud de 13,8 milliards de dollars à 12,8 milliards de dollars, selon le même communiqué.
Ce milliard, promis par Washington lors de la conclusion de l’accord, était largement constitué d' »investissements commerciaux potentiels », est-il précisé.
« Aucun prêt préférentiel n’a été proposé par les États-Unis à l’Afrique du Sud » dans le cadre du JTEP, assure Pretoria.
Car le total du JTEP est principalement constitué de prêts à taux préférentiel de la part d’un petit groupe d’économies développées.
La France a par exemple déjà prêté 700 millions d’euros sur le milliard promis initialement.
L’Afrique du Sud, qui figure parmi les 12 plus gros émetteurs mondiaux de gaz à effet de serre, tire 80% de son électricité du charbon, un pilier de son économie avec environ 90.000 emplois.
« Notre engagement en faveur d’une transition énergétique juste ne dépend pas de la contribution d’autres puissances », avait assuré le ministre de l’Electricité et de l’Energie Kgosientsho Ramokgopa la semaine passée à la presse.
« Nous pouvons puiser dans les liquidités qui se trouvent dans le secteur privé, ainsi que des institutions financières en dehors des États-Unis, s’ils choisissent cette voie (quitter le JETP, NDLR) », avait-il ajouté.
En 2021, le communiqué annonçant le partenariat pour une transition énergétique juste avait chiffré à 98 milliards de dollars les besoins financiers sur cinq ans pour entamer la transition énergétique de l’Afrique du Sud sur 20 ans.
L’Indonésie a de son côté fait état du même scénario concernant le retrait américain.
Le responsable du JETP pour l’Indonésie, Paul Butarbutar a indiqué que l’ambassade américaine à Jakarta l’avait informé mardi de la décision de Washington.
Si la promesse de 21,6 milliards de dollars de donateurs privés et publics reste inchangée, M. Butarbutar s’attend néanmoins à ce que le retrait américain affecte les études de transition énergétique et l’octroi de subventions.
« D’après ce que je comprends, les États-Unis continueront de collaborer avec l’Indonésie pour le développement des énergies renouvelables et d’autres formes d’énergie, tant que cela reste conforme aux intérêts américains », a-t-il déclaré à l’AFP.
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