De retour à la Maison Blanche, Donald Trump a menacé d’imposer des droits de douane sur les produits provenant de l’Union européenne, un partenaire économique majeur de Washington.
Voici quelques chiffres clés sur ces échanges commerciaux, excédentaires pour les Européens sur les biens, mais à l’avantage des Etats-Unis sur les services.
– Principal client des biens européens –
En 2023, l’ensemble des pays de l’Union européenne ont exporté 503,8 milliards d’euros de biens vers les États-Unis et en ont importé 347,1 milliards, selon Eurostat. Soit un excédent commercial de près de 157 milliards d’euros en faveur des 27.
Pour le Département du commerce américain, ce déséquilibre s’élevait à 201,6 milliards de dollars (193,5 milliards d’euros) après ajustements saisonniers, un montant dépassé en 2024 avant même la publication des statistiques du mois de décembre.
Globalement, les Vingt-sept vendent davantage de biens vers les États-Unis qu’ils n’en importent dans tous les secteurs, à l’exception des matières premières et des hydrocarbures.
Devant le Royaume-Uni et la Chine, les Etats-Unis sont ainsi de loin le premier pays client des biens de l’UE, en captant 20% des exportations du bloc avec le reste du monde en 2023. Une part de plus en plus grande ces dernières années, puisqu’elle a gagné six points de pourcentage par rapport à 2013.
Côté importations, les Etats-Unis sont en revanche le deuxième fournisseur de biens de l’UE, loin derrière la Chine. Quelque 14% des importations européennes viennent des Etats-Unis et, selon le service statistique de la Commission européenne, près de trois quarts de ces produits importés n’étaient pas soumis à des droits de douane en 2023.
– Voitures allemandes et italiennes, médicaments irlandais –
L’Allemagne est de loin, mais aussi de plus en plus, le pays le plus excédentaire, en grande partie grâce aux ventes de son industrie automobile outre-Atlantique et à ses mastodontes de la chimie, comme Bayer ou BASF.
Suivaient en 2023 l’Italie, exportatrice de voitures et de biens d’équipements, et l’Irlande, l’une des places fortes mondiales de la production de médicaments.
Selon les douanes françaises, Paris avait en 2023 un solde commercial bilatéral déficitaire (-6,6 milliards d’euros) vis-à-vis de Washington.
Pour Eurostat, qui applique des règles d’harmonisation pour rendre les données comparables à l’échelle européenne, la France, qui exporte des avions, des bateaux de croisière ou du vin, enregistrait en revanche un très léger excédent.
Seuls sept pays de l’UE ont accusé un déficit commercial avec les États-Unis, toujours selon Eurostat. Les Pays-Bas enregistrent le plus important, ce qui s’explique par leur rôle de hub énergétique grâce à leurs infrastructures portuaires et leurs terminaux pétroliers.
– Services: avantage pour les États-Unis –
Contrairement aux biens, la balance des services penche nettement en faveur des États-Unis.
Cet indicateur comprend notamment les services de transport offerts par les compagnies aériennes ou les entreprises de fret maritime, les services de télécommunications, de conseil aux entreprises ou les services financiers.
En 2023, l’UE a enregistré un déficit dans cette balance des services de 104 milliards d’euros, selon les données provisoires d’Eurostat. Selon les calculs propres au Département américain du commerce, le solde en faveur des Etats-Unis s’élevait à 76,5 milliards de dollars (73,4 milliards d’euros).
Un niveau bien plus important qu’avec n’importe quel autre partenaire commercial de l’Union.
Ce déséquilibre sur les services est alimenté par le déficit colossal de l’Irlande, où sont installés les sièges européens de grands groupes américains du numérique (Apple, Google ou Meta), qui reversent d’importants paiements de royalties et de droits de licence à leurs maisons mères aux États-Unis.
Les échanges de services entre l’UE et les États-Unis montrent, comme pour les biens, une dynamique croissante.
Selon Eurostat, les exportations de services de l’UE destinées aux États-Unis ont grimpé entre 2012 et 2022, leur part du total passant de 18,5% à 22%. La proportion des importations de services de l’UE provenant des États-Unis est elle passée de 24,6% à 34,3%.
lam/maj/vmt
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