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L’entreprise française Kinéis achève le déploiement de sa constellation de nanosatellites

Posté le par AFP

Détection précoce de feux, pour éviter les drames comme à Los Angeles, ou suivi des transhumances pour observer les changements climatiques: l’entreprise française Kinéis a achevé mardi le déploiement de sa constellation de nanosatellites dédiée aux objets connectés qui sera totalement opérationnelle dès juillet.

« Mardi 18 mars 2025, à 02H31 de Paris, le lanceur Electron de Rocket Lab a réalisé avec succès la mission +High Five+ en mettant en orbite les 5 derniers nanosatellites de Kinéis » depuis la Nouvelle-Zélande, a annoncé le groupe dans un communiqué.

Avec ces cinq satellites qui vont rejoindre les 20 déjà en place à 635 km d’altitude, Kinéis a achevé en neuf mois le déploiement de sa constellation.

Après la répartition de tous les satellites sur l’orbite et les tests, « la constellation sera complètement opérationnelle fin juillet », a déclaré à l’AFP Christophe Vassal, président de Kinéis.

« Cette constellation sert à connecter des objets, (…) des animaux, des humains, des containers, des wagons de chemin de fer qui sont hors de connectivité terrestre, dans des zones blanches comme au milieu des océans et qui représentent à peu près 80% de la surface du globe », résume-t-il.

– Eviter les feux –

Par rapport à son principal concurrent sur ce segment, la constellation Iridium, Kinéis assure être moins cher et avoir des émetteurs qui consomment moins.

« Cela va permettre de démocratiser l’usage spatial et de développer beaucoup d’applications de ce type », affirme Christophe Vassal.

« Kinéis arrive à des niveaux très importants de miniaturisation des émetteurs et à une très longue autonomie » grâce à des balises avec un petit panneau solaire ou une batterie « qui peut durer des années », ajoute-t-il.

Avec cette constellation de satellites pesant chacun 28 kg, les données sont récupérées en moins de 15 minutes, avant d’être transmises.

L’un des services les plus demandés après les récents incendies à Los Angeles, au Canada ou en Grèce, est la détection précoce des feux. Cela nécessite l’installation de capteurs Silvanet de l’entreprise allemande Dryad, partenaire de Konéis, « avec un clou sur un arbre » tous les 4 à 5 hectares qui mesurent les émissions de gaz carbonique ou les températures.

En cas de dépassement de certains seuils de ces données, il envoie une alerte qui permet aux pompiers de se mobiliser.

« On est sollicité aux États-Unis, au Brésil, en Australie, au Vietnam » pour ce service et il va être testé dès cet été dans plusieurs régions françaises avec l’installation de capteurs notamment le long des autoroutes et des chemins de fer, souligne Christophe Vassal.

– Chevaux en Mongolie –

« C’est un vrai sujet parce qu’avec le réchauffement climatique, les feux se déclenchent beaucoup plus vite », explique-t-il.

Un autre usage de ces satellites est le suivi de la transhumance des animaux, comme les chevaux en Mongolie ou les moutons au Kazakhstan, pour observer si l’urbanisation et l’artificialisation des sols n’entraînent pas des perturbations.

« On commence à travailler aux Émirats arabes unis et au Moyen-Orient pour du suivi de chameaux à très grande échelle (…) pour savoir s’ils vont vers des points d’eau qui sont toujours alimentés en eau douce », ajoute Christophe Vassal.

Créé en 2018 et basé à Toulouse, Kinéis, qui avait levé 100 millions d’euros début 2020, a été lancé par le Centre national d’études spatiales (CNES) et l’une de ses filiales, CLS (Collecte Localisation Satellites).

CLS et Kinéis travaillent également sur des projets permettant d’aider à géolocaliser les 55 millions de petits pêcheurs dans le monde ou d’éviter la perte de wagons de fret connectés.

Le projet s’appuie sur l’héritage de la technologie Argos, mise en place depuis 40 ans par CLS et dont Kinéis a repris l’exploitation des neuf satellites en 2019.

Après le départ de son premier président, Alexandre Tisserand, Kinéis cherche « un patron commercial » qui pourra faire décoller les activités de cette « usine en l’air », souligne Christophe Vassal qui assure actuellement la transition.

« Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2025 Agence France-Presse. »

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