Le gouvernement britannique va introduire une nouvelle infraction dans le code pénal pour réprimer la création d’images truquées à caractère sexuel générées par l’intelligence artificielle (IA), dont les femmes sont les premières victimes, a-t-il annoncé mardi.
Toute personne qui prendra des photos ou vidéos intimes sans le consentement d’autrui ou qui installera du matériel pour capturer ces images, dans un vestiaire ou une salle de bain par exemple, risquera désormais deux ans de prison, a-t-il aussi indiqué dans un communiqué.
Le partage d’images intimes d’une personne, y compris de « deepfakes » créés avec l’IA, est déjà interdit au Royaume-Uni depuis 2023. Mais la création de ces images n’était pas encore réprimée, sauf dans des cas précis, comme celui qui consiste à prendre en photo sous la jupe d’une femme.
Alex Davies-Jones, secrétaire d’Etat chargée des victimes, a estimé mardi sur Sky News qu’il y avait « des lacunes dans la loi » et qu’il était nécessaire de l’élargir et de la « clarifier ».
« Une femme sur trois dans ce pays est victime du partage d’images intimes, parfois appelé +revenge porn+. C’est horrible, cela rend les femmes vulnérables, les intimide, et les auteurs de ce crime méritent de ressentir toute la force de la loi », a-t-elle ajouté.
La publication de ces images sans le consentement des personnes visées est en forte progression du fait de la prolifération d’outils IA à bas prix, notamment des applications de retouche photographique sur téléphone qui permettent par exemple de déshabiller les femmes.
Au Royaume-Uni, la vice Première ministre Angela Rayner fait partie d’au moins 30 personnalités politiques ciblées par un site de faux pornographiques, selon une enquête de la chaîne de télévision Channel 4 publiée cet été.
« Les entreprises de la tech doivent elles aussi agir: les plateformes qui hébergent ce type de contenu feront l’objet d’une surveillance plus stricte et se verront infliger des sanctions importantes », a aussi averti la secrétaire d’Etat chargée de la technologie, Margaret Jones.
Le gouvernement travailliste, arrivé au pouvoir en juillet, a promis de diminuer de moitié d’ici dix ans les violences à l’encontre des femmes.
La coalition d’organisations féministes britanniques EVAW (« End Violence Against Women ») a pressé le gouvernement de fixer un calendrier pour l’introduction de ces nouvelles infractions.
« Retarder le passage à l’action ne fera que mettre les femmes et les filles en danger », a déclaré l’une de ses responsables, Rebecca Hitchen.
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