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Le groupe minier Orano sceptique sur un redémarrage rapide de sa mine d’uranium au Niger

Posté le par AFP

Orano, groupe français spécialiste du combustible nucléaire, a estimé mercredi que le redémarrage du site de production d’uranium de sa filiale Somaïr, au Niger, à l’arrêt en raison de son bras de fer avec la junte au pouvoir, serait « très long ».

Fin 2024, le groupe a acté la perte du contrôle opérationnel de ses filiales minières au Niger, les sociétés Somaïr, Cominak et Imouraren. Il les a donc sorties de ses comptes à partir du 1er décembre.

Cette situation est liée à « l’ingérence des autorités nigériennes dans la gouvernance et le contrôle des opérations » de ces trois filiales, respectivement détenues par Orano à 63,5%, 69% et 63,5%, a souligné le groupe à l’occasion de la publication mercredi de ses résultats annuels 2024.

Orano extrait depuis 1971 de l’uranium dans le nord du Niger, mais seul le site de la Somaïr (qui regroupe une mine et une usine de production de concentré d’uranium) était encore actif l’an dernier, après la fermeture de la Compagnie des mines d’Akokan (Cominak) en 2021.

La Somaïr, qui se trouve aujourd’hui « virtuellement en faillite », n' »a plus de revenus » pour redémarrer l’activité et payer ses fournisseurs et les salaires de quelque 780 collaborateurs, avait expliqué mardi le directeur général d’Orano, Nicolas Maes, à des journalistes, avant la publication des résultats.

La raison: une quantité d’environ 1.300 tonnes de concentré d’uranium est toujours bloquée sur le site, pour une valeur marchande de 250 millions d’euros, alors que « les autorités ne l’autorisent pas à être expédiée et exportée », avait déclaré M. Maes.

Selon lui, si les conditions sont réunies, le redémarrage du site qui a une vingtaine années de réserves devant lui sera « très long » et pourrait prendre « presque deux ans ».

« Il n’y a aucun canal de communication avec les autorités depuis le coup d’Etat » militaire en juillet 2023, « un refus systématique de dialogue », a-t-il ajouté, en déplorant un « drame humain et financier ».

Le régime militaire au pouvoir à Niamey, qui a fait de la souveraineté un de ses mantras, a répété qu’il souhaitait revoir en profondeur le système d’exploitation des matières premières sur son sol par des compagnies étrangères. En juin, il a retiré à Orano le permis d’exploitation du méga gisement d’Imouraren.

Concernant la mine de la Cominak, le directeur général a indiqué que sa filiale allait « suspendre » les travaux de réhabilitation et de remise en état des sites.

« Ayant perdu le contrôle sur cette société, on n’est plus en capacité de faire des travaux. En revanche, on considère qu’on garde l’obligation » de terminer ce réaménagement, a-t-il dit. A ce titre, Orano a décidé de conserver la provision associée de 70 millions d’euros qui était jusqu’ici portée par la Cominak.

Elle s’ajoute aux quelque 193 millions d’euros de dépréciations et de provisions enregistrées au 1er semestre 2024 par le groupe pour ses autres activités minières avec ses filiales Imouraren et Somaïr.

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