« Le gouvernement ne supprime pas l’Agence bio », a déclaré lundi à l’AFP la ministre de l’Agriculture Annie Genevard, alors que cette agence est menacée de disparition après le vote mi-janvier au Sénat d’un amendement auquel elle ne s’était pas opposée.
« Le gouvernement ne supprime pas l’Agence bio, dont je veux rappeler qu’elle agit pour le compte de l’État. Et le gouvernement n’a pas donné un avis favorable à la proposition de suppression votée par le Sénat lors de l’examen du budget », a souligné la ministre.
« En revanche, ce qui doit être interrogé, c’est la multiplication des organismes qui s’occupent du bio, qui pour la plupart reçoivent des financements de l’État et qui remplissent parfois des missions identiques. J’en ai dénombré plusieurs dizaines », a-t-elle poursuivi, évoquant notamment les chambres d’agriculture, les syndicats ou les interprofessions.
« Est-ce un gage d’efficacité à un moment où le secteur en difficulté a besoin de synergies efficaces ? » a-t-elle demandé, jugeant « légitime de se poser la question ».
« Sur ce sujet, je réunirai les différents acteurs de la filière pour partager constats et propositions (…) lors d’une table ronde », a-t-elle annoncé, sans préciser à quelle échéance se tiendrait cette concertation.
Le 17 janvier, le Sénat a voté pour supprimer les crédits de l’Agence bio (2,9 millions d’euros), estimant que ses missions pouvaient être reprises par d’autres opérateurs comme l’établissement public FranceAgriMer, « ou réinternalisées par les services du ministère de l’Agriculture ».
La ministre Annie Genevard avait alors rendu un « avis de sagesse », ni favorable ni défavorable, à cette mesure. Elle avait jugé « pertinente » cette proposition susceptible de « rationaliser la dépense publique », tout en indiquant qu’il convenait de « d’abord travailler avec les acteurs pour rendre cette proposition opérationnelle ».
La menace de suppression de cette plateforme nationale, chargée de promouvoir une agriculture sans pesticide ni engrais de synthèse, a suscité une levée de boucliers des professionnels du secteur, des producteurs bio aux coopératives, d’autant que la France est encore loin d’atteindre son objectif de 18% de la surface agricole utile en bio d’ici 2027.
L’alliance syndicale majoritaire FNSEA-Jeunes Agriculteurs a dénoncé « un vote incompréhensible », tandis que la Confédération paysanne, classée à gauche, a mis en garde contre une « déstructuration de la filière » et enjoint l’Etat à soutenir la transition agro-écologique.
« Le soutien à l’agriculture biologique est une des grandes politiques de la maison, de mon ministère, et ce soutien ne fléchira pas », a affirmé Annie Genevard, rappelant que le soutien à l’agriculture bio (crédits d’impôt, fonds avenir bio, etc.) représentait « 180 millions d’euros par an ».
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