L'arrivée des futurs métros parisiens se précise, avec plus de place mais moins de sièges

Les futurs métros de Paris, qui équiperont la moitié des lignes d’ici 2033, vont faire leur apparition sur le réseau cet automne avec une capacité de voyageurs plus importante mais moins de places assises, surtout sur les lignes les plus saturées.

La présidente de l’autorité des transports Ile-de-France Mobilités (IDFM) Valérie Pécresse, accompagnée du PDG de la RATP Jean Castex, a présenté vendredi le matériel roulant du futur, qui concernera à terme 40% des usagers franciliens du métro et 600 millions de voyageurs annuels.

Au total, huit lignes sur seize vont progressivement accueillir ces métros, à commencer par la 10 à partir de cet automne.

La RATP a commandé pour le compte d’IDFM 410 rames à Alstom pour 2,9 milliards d’euros, soit « la plus grande commande de métros au monde », a assuré Mme Pécresse. Pour tenir le calendrier, ils devront être déployés au rythme de quatre rames par mois pendant huit ans.

A l’intérieur du métro exposé dans le centre de maintenance de Bobigny, des bâches recouvrent encore la plupart des sièges multicolores et des fils électriques pendent du plafond.

– Métro le plus moderne du monde –

Cette rame d’essai a pour but de vérifier la compatibilité du matériel avec le réseau de la RATP, qui va devoir investir 3 milliards d’euros pour s’adapter à ces métros beaucoup plus technologiques que les actuels, dont certains sont vieux de plus de 50 ans.

Climatisation, freinage électrique pour réduire les émissions de particules fines, information voyageurs en direct sur les écrans… Ces MF19 (pour métro ferré 2019, l’année de la commande) consomment également 20% d’électricité en moins que les rames actuelles.

Après l’arrivée des MP14 sur les lignes 4, 11 et 14 ces dernières années, l’investissement consacré par IDFM à la modernisation du métro atteindra 10 milliards d’euros « pour avoir le métro le plus moderne du monde » d’ici 2033, selon Mme Pécresse.

« Nous changeons d’ère en termes de qualité de service aux voyageurs », a abondé Jean Castex.

L’objectif est aussi de pouvoir embarquer plus de monde, au détriment des places assises, avec deux configurations possibles: une « confort » (24 sièges fixes et 12 relevables par voiture) sur les 3, 3bis, 7bis, 10 et 12 et une autre « capacitaire » (20 sièges fixes et 8 relevables par voiture) pour les lignes les plus chargées, la 7, la 8 et la 13.

– Moins de sièges –

Selon la présidente du conseil régional, « beaucoup de voyageurs ne monteront dans ces métros que pour deux ou trois stations et pour eux, le confort, c’est de pouvoir sortir vite de la rame et que le trafic ne soit pas perturbé ».

« Ils veulent pouvoir circuler mieux et ne pas être comprimés, avoir suffisamment d’espace », a-t-elle expliqué, insistant sur la nécessité d’être attentif au confort de chacun.

Un premier projet prévoyait même encore moins de places assises avec des sièges uniquement le long des murs, comme dans le métro londonien, a même raconté Mme Pécresse. Elle a malgré tout souhaité conserver quelques carrés pour « la convivialité ».

« Dans la plupart des rames, il y aura 146 places assises », a expliqué M. Castex, avec une baisse par rapport aux trains actuels surtout notable sur les lignes 7, 8 et 13. « Mais même en déployant ces rames capacitaires, on sera dans les standards de ce qui se fait sur les réseaux européens », a-t-il souligné.

Après les différents prolongements de lignes en 2024 juste avant l’ouverture des Jeux olympiques, « 2025 sera l’année de l’arrivée de ces nouvelles rames qui représentent une véritable révolution sur nos réseaux », a salué M. Castex.

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