La décision annoncée par Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp) d’arrêter son programme de fact-checking aux Etats-Unis est « mauvaise pour la démocratie », a déclaré mercredi Sidonio Palmeira, fraîchement nommé ministre de la Communication du gouvernement brésilien.
Le parquet fédéral de Sao Paulo a par ailleurs annoncé avoir donné 30 jours à l’entreprise de Mark Zuckerberg pour dire si cette décision « s’appliquera ou non au Brésil ».
Le débat sur la responsabilité des réseaux sociaux est un enjeu majeur au Brésil, où le réseau social X, concurrent de Meta, a été suspendu durant 40 jours l’an dernier sur ordre de la Cour suprême (STF), pour non-respect de décisions judiciaires réclamant notamment la suppression de comptes soupçonnés de désinformation.
La volte-face de Meta sur le fact-checking « est mauvaise pour la démocratie », car elle nuit au « contrôle de la prolifération du discours de haine et de la désinformation », a déclaré aux journalistes Sidonio Palmeira, qui prendra ses fonctions de ministre prochainement à Brasilia.
« Ce contrôle est nécessaire, il faut que les réseaux sociaux soient régulés, comme c’est le cas en Europe », a ajouté ce publicitaire responsable de la campagne pour l’élection qui a permis au président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva d’obtenir un troisième mandat fin 2022.
Le STF a débuté en novembre des débats sur la régulation des réseaux sociaux et leur responsabilité face à la désinformation, un débat qui devrait durer plusieurs mois.
Mercredi, le président Lula a évoqué le thème de la désinformation lors d’une cérémonie en « défense de la démocratie », deux ans après les émeutes de Brasilia, quand des partisans de son prédécesseur d’extrême droite Jair Bolsonaro avaient saccagé les lieux de pouvoir.
« Nous défendons et nous défendrons toujours la liberté d’expression. Mais nous ne tolérerons pas le discours de haine et la désinformation, qui mettent en péril la vie des gens et incitent à la violence contre l’Etat de droit », a déclaré le chef de l’Etat.
Mardi, Mark Zuckerberg avait évoqué lors de son annonce sur les réseaux sociaux des « tribunaux secrets en Amérique latine qui peuvent ordonner silencieusement à des entreprises de supprimer » des contenus sur les plateformes numériques.
« C’est une déclaration très forte, qui qualifie le STF de +cour secrète+ », avait réagi dans la foulée Joao Brant, secrétaire chargé des politiques numériques auprès de la présidence brésilienne, accusant le patron de Meta de « chercher à servir les intérêts » du président élu américain Donald Trump.
L’AFP participe dans plus de 26 langues à un programme de fact-checking développé par Facebook, qui rémunère plus de 80 médias à travers le monde, y compris au Brésil, pour utiliser leurs « fact-checks » sur sa plateforme, sur WhatsApp et sur Instagram .
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