La guerre commerciale entre les Etats-Unis et ses partenaires

Le point sur la guerre commerciale entre les Etats-Unis et ses partenaires, après les dernières annonces de Donald Trump faisant planer la menace de droits de douane de 25% sur plusieurs secteurs manufacturiers stratégiques.

Le président américain, disant vouloir rétablir l' »équité » dans les relations commerciales entre les Etats-Unis et le reste du monde, promet en outre depuis mi-février des droits de douane « réciproques ».

Environ 25% sur automobile, semi-conducteurs et pharmacie

Donald Trump a annoncé mardi devant la presse à Mar-a-Lago (Floride) qu’il pourrait imposer des droits de douane d' »environ 25% » sur les importations d’automobiles. Sur les semi-conducteurs et l’industrie pharmaceutique, « ce sera 25% et plus, et cela augmentera considérablement au cours d’une année », a-t-il ajouté, rappelant que sa décision serait « probablement » annoncée le 2 avril.

Tokyo a souligné « l’importance de l’industrie automobile japonaise » mais s’est montré prudent dans l’attente d’une clarification sur le périmètre des produits visés.

Au sein de l’Union européenne, l’Allemagne est de loin le pays dont les échanges commerciaux avec les Etats-Unis sont les plus excédentaires, en grande partie grâce à son industrie automobile et à ses mastodontes de la chimie comme Bayer ou BASF, selon les chiffres d’Eurostat.

L’Italie est exportatrice de voitures et de biens d’équipements. L’Irlande est l’une des places fortes mondiales de la production de médicaments.

10% de droits de douane en plus sur les produits chinois

Depuis le début de son second mandat fin janvier, le président américain a fait des droits de douanes le principal outil de sa politique de réduction de l’important déficit commercial américain. Il a imposé début février 10% de droits de douane additionnels sur tous les produits importés de Chine.

Pékin a riposté avec des droits de douane de 15% sur le charbon et le gaz naturel liquéfié (GNL) et de 10% sur le pétrole et d’autres biens (machines agricoles, véhicules…), des mesures cependant beaucoup moins importantes en proportion.

La Chine est le pays au monde ayant le plus important excédent commercial avec les Etats-Unis en ce qui concerne les biens (295,4 milliards de dollars en 2024 selon le Bureau d’analyse économique, qui dépend du département américain du Commerce).

Les Etats-Unis ont représenté près de 15% des exportations du pays en 2024, selon les données issues des douanes chinoises.

Volte-face sur Mexique et Canada

Donald Trump avait annoncé la mise en place de droits de douane de 25% sur tous les produits canadiens et mexicains avant de faire volte-face début février, quelques heures avant leur entrée en vigueur. Il a accordé un sursis d’un mois aux deux pays, donc en principe jusqu’au 1er mars.

Pour le Mexique et le Canada, les Etats-Unis sont, de très loin, le premier acheteur. Les produits envoyés vers leur grand voisin représentent respectivement 77% et 84% du total de leurs exportations de biens, selon leurs institutions de la statistique.

25% sur acier et aluminium

Washington doit imposer de nouveaux droits de douane de 25% sur les importations d’acier et d’aluminium, pour tous ses partenaires commerciaux.

Les décrets signés par Donald Trump doivent entrer en vigueur le 12 mars.

Le Canada est le premier fournisseur d’acier des Etats-Unis, suivi du Brésil.

Droits de douane « réciproques »

Donald Trump n’a pas précisé d’échéance pour la mise en place de « droits de douane réciproques ».

En général, les économies émergentes, tels le Brésil ou l’Inde, imposent des droits de douane à des niveaux plus élevés pour protéger leurs économies respectives.

Mais aux yeux du chef de l’Etat, il n’y a aucune raison qu’un pays étranger taxe les produits américains à un niveau supérieur à celui auquel les produits de ce pays sont taxés à leur entrée aux États-Unis.

Le futur secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, a précisé que le président serait en mesure de mettre son plan à exécution d’ici début avril.

Mardi, Donald Trump s’est félicité de voir ce qu’il juge être les premiers effets de sa politique, affirmant que l’Union européenne « avait 10% de taxes sur les voitures et ils sont désormais à 2,5%, ce qui est exactement le même niveau que nous ».

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