La Chine accuse Taïwan d'avoir "fait de la publicité" au sujet d'un câble sous-marin endommagé

La Chine a accusé mercredi le parti au pouvoir à Taïwan d’avoir « délibérément fait de la publicité » sur un incident dans lequel un navire chinois est suspecté d’avoir endommagé un câble de télécommunications sous-marin.

Les autorités taïwanaises ont annoncé cette semaine qu’elles enquêtaient sur un navire de transport chinois suspecté d’avoir traîné son ancre sur un câble de télécommunications sous-marin international au nord-est de l’île.

« Les autorités du PDP », le Parti démocrate progressiste au pouvoir à Taïwan, ont « délibérément fait de la publicité à partir de rien à propos de l’incident du câble sous-marin (…), montrant pleinement qu’elles ne cesseront pas leurs subterfuges sans scrupules +anti-Chine contre-Chine+ », a déclaré Chen Binhua, le porte-parole du Bureau chinois des affaires taïwanaises, cité par la chaîne étatique CCTV.

Le principal organe de Taïwan chargé de la politique à l’égard de la Chine, a répliqué mercredi que l’enquête de justice en cours était « fondée sur des preuves pertinentes » et qu’il n’y avait pas de problème « anti-Chine ».

Le Shunxing39, battant pavillons camerounais et tanzanien et appartenant à un Hongkongais, a été intercepté par les garde-côtes taïwanais vendredi, après le signalement par la société taïwanaise Chunghwa Telecom de dommages sur un câble sous-marin faisant partie du Trans-Pacific Express Cable System.

Mais les garde-côtes taïwanais n’ont pas pu monter à bord en raison d’une mer agitée et le bateau a fini par être autorisé à naviguer vers la Corée du Sud, car il ne pouvait être retenu plus longtemps.

Taïwan a demandé aux autorités sud-coréennes de l’aider dans son enquête sur le navire.

« Une analyse de l’historique de la trajectoire du navire doit encore révéler sa véritable intention », ont ajouté les garde-côtes. « La possibilité qu’un navire chinois sous pavillon de complaisance se livre à un harcèlement en zone grise ne peut être exclue ».

Taïpei accuse régulièrement Pékin d’intensifier les actes d’agression dits « de zone grise », en envoyant des avions de chasse et des navires de guerre autour de Taïwan.

Chen Binhua a rejeté les accusations de Taipei, affirmant que des dégâts sur des câbles sous-marins étaient des incidents « fréquents », « plus d’une centaine » dans le monde chaque année.

Selon un gradé des garde-côtes taïwanais, le capitaine du Shunxing39 a expliqué que le navire avait « chassé sur son ancre », mais les autorités taïwanaises n’ont pas de « preuve claire » que le bateau a endommagé le câble.

La Chine et Taïwan coexistent depuis 1949 avec des gouvernements distincts, mais Pékin revendique l’île comme partie intégrante de son territoire et n’exclut pas de recourir à la force pour en prendre le contrôle.

Ces dernières années, Pékin a intensifié la pression militaire sur Taipei, qui craint que la Chine ne coupe les liens de communication avec l’île dans le cadre d’une tentative de conquête.

En février 2023, deux lignes de télécommunications sous-marines desservant l’archipel taïwanais de Matsu avaient été coupées, perturbant les communications pendant des semaines.

Taïwan avait alors dit soupçonner des navires chinois d’en être responsables.

La Suède et la Finlande enquêtent de leur côté sur la panne d’un câble sous-marin en mer Baltique en décembre, qui selon Helsinki pourrait avoir été saboté par un navire lié à la Russie.

Deux câbles de télécommunications ont en outre été coupés les 17 et 18 novembre dans les eaux territoriales suédoises. Un vraquier battant pavillon chinois, le Yi Peng 3, a été dans le viseur de Stockholm. Il se trouvait au-dessus de la zone au moment des faits.

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