Le leader intérimaire du Bangladesh, Muhammad Yunus, a jugé mercredi que devoir batailler pour de l’argent à la COP29 était « très humiliant » pour les pays les plus vulnérables qui subissent les conséquences d’un changement climatique dont ils ne sont pas responsables.
« C’est très humiliant pour les nations de venir demander de l’argent pour réparer (…) le problème que d’autres ont causé pour elles », a déclaré à l’AFP M. Yunus, lauréat du prix Nobel de la paix, à Bakou où il se trouve pour la conférence annuelle de l’ONU sur le climat.
« Pourquoi sommes nous obligés de venir jusqu’ici pour négocier ? On sait très bien quel est le problème », s’est-il insurgé.
Lors des négociations menées en Azerbaïdjan, les nations du monde entier espèrent conclure un accord qui augmenterait de manière significative le financement de l’action climatique en faveur des pays en développement.
Certains souhaitent que le montant actuel de 100 milliards de dollars par an soit multiplié par plus de 10 pour couvrir le coût de l’abandon des combustibles fossiles et de l’adaptation aux catastrophes climatiques.
Mais les pays développés tenus de payer, tels que les États-Unis et l’Union européenne, sont réticents à engager des sommes aussi importantes et souhaitent que d’autres comme la Chine participent.
« Nous ne sommes pas dans un marché aux poissons », a jugé M. Yunus, pionnier de la microfinance devenu dirigeant intérimaire du Bangladesh en août après l’éviction de la dirigeante Sheikh Hasina.
Selon lui, les nations riches devraient mettre un chiffre sur la table. « C’est à vous de déterminer le montant nécessaire, pas à moi », a-t-il déclaré.
« Il ne s’agit pas de marchander. Il ne s’agit pas de négocier. Il s’agit de trouver une solution », a-t-il conclu.
Le Bangladesh est l’un des pays les plus exposés au changement climatique, avec des inondations et des cyclones qui frappent fréquemment ce pays d’environ 170 millions d’habitants.
En août, des inondations ont tué au moins 40 personnes et forcé près de 300.000 habitants à chercher refuge dans des abris d’urgence.
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