Une start-up visant à devenir la première entreprise privée japonaise à mettre un satellite en orbite a annoncé mercredi qu’une tentative de lancement de sa fusée Kairos avait été interrompue peu après le décollage, après un premier échec en mars dernier.
« Kairos a été lancée (…) mais nous avons interrompu le vol de la fusée après avoir jugé que l’accomplissement de sa mission serait difficile », a déclaré l’entreprise Space One dans un bref communiqué, ajoutant qu’elle cherchait à établir les circonstances exactes.
Des images télévisées ont montré la mince fusée blanche en train de décoller depuis le site de lancement de Space One tout au bout de la péninsule de Kii, dans le département de Wakayama (ouest), une zone montagneuse et boisée.
On a ensuite pu la voir descendre en spirale au loin après l’envoi du signal d’autodestruction.
Aucune explosion spectaculaire n’a été filmée par les caméras de télévision, contrairement à la première tentative de lancement en mars dernier, au cours de laquelle la fusée s’était consumée en plein vol quelques secondes après son décollage.
La fusée à combustible solide transportait cinq satellites, dont un de l’agence spatiale taïwanaise et d’autres conçus par des étudiants et des entreprises japonaises.
Cette mission visait à relancer l’ambition du Japon de jouer un plus grand rôle sur le marché mondial des services de lancements spatiaux.
– Imiter SpaceX –
Les entreprises privées offrent des opportunités d’exploration spatiale moins chères et plus fréquentes que les programmes gouvernementaux, et Space One espère imiter SpaceX d’Elon Musk, qui a des contrats avec la NASA et le Pentagone.
Space One a été fondée en 2018 par un consortium d’entreprises japonaises dont Canon Electronics, IHI Aerospace et le groupe de construction Shimizu, ou encore la Development Bank of Japan, une institution financière pilotée par l’Etat.
La start-up avait déjà dû reporter sa mission inaugurale à cinq reprises, ayant notamment connu des difficultés d’approvisionnement en composants, en raison de la pandémie de Covid-19 puis à cause de l’invasion russe de l’Ukraine.
L’Agence japonaise d’exploration aérospatiale (Jaxa) vise également à devenir un acteur majeur des lancements de satellites.
Mais le système de lancement H3 de nouvelle génération de la Jaxa avait aussi connu des déboires avant un décollage réussi en février.
Et en décembre, la Jaxa a annoncé retarder son programme de lancement de sa fusée compacte à combustible solide Epsilon S à la suite d’un important incendie survenu lors d’un essai de moteur.
Pour autant, au début de l’année, le Japon a posé une sonde inhabitée sur la Lune, devenant ainsi le cinquième pays seulement à réussir un tel exploit.
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