Plusieurs centaines de salariés de l’usine en redressement judiciaire Vencorex, acteur majeur de la chimie, manifestaient mercredi à Pont-de-Claix, en Isère, pour réclamer la sauvegarde du site, dont pourraient dépendre des milliers d’emplois.
En début d’après-midi, les manifestants, qui agitaient des banderoles CGT ou Fnic, ont fait un grand feu de bûches et de palettes devant le portail de l’usine, au pied des montagnes au sud de Grenoble, avant de partir en cortège en musique.
Une dizaine d’élus locaux des villes voisines étaient présents pour apporter des messages de soutien.
Les quelques 450 salariés du site ont voté le 23 octobre une grève générale immédiate et « illimitée » après la réception de l’unique offre de reprise: celle du chinois Wanhua, principal concurrent de Vencorex, via une filiale hongroise.
A l’annonce qu’il n’y avait qu’un seul candidat repreneur, « ça a été la douche froide, on a découvert qu’il y avait eu une seule offre déposée pour un seul atelier reprenant 25 personnes. Sachant que ce repreneur, ce serait celui qui nous a coulés, celui qui a fait en sorte qu’on en arrive là », a dénoncé au micro Séverine Dejoux, élue CGT au CSE de Vencorex.
« On actionne tous les leviers possibles (…) mais on n’a aucun engagement », poursuit-elle.
Vencorex, spécialisée dans la production d’isocyanates, des substances notamment utilisées dans les peintures et vernis industriels, a été placée en redressement judiciaire le 10 septembre, à la demande de son unique actionnaire, le groupe thaïlandais de pétrochimie PTT GC.
Le groupe Wanhua propose un million d’euros pour reprendre l’activité des Tolonates, un dérivé des isocyanates, et 25 salariés sur les 450 que compte Vencorex.
« On est un peu tombé de haut. Indignés, choqués » a confié à l’AFP Clara, 33 ans, brandissant une pancarte « la chimie meurt, sauvons la plateforme ».
Les syndicats font valoir que l’enjeu dépasse la seule entreprise au regard de l’interconnexion des activités de toutes les entreprises des plateformes chimiques de Pont-de-Claix et de Jarrie, toute proche, dont Arkema.
Ce dernier s’approvisionne notamment en sel auprès de Vencorex via un saumoduc, acheminant la matière première depuis la Drôme, une installation que les deux entreprises ont cofinancée.
Selon les syndicats, la cession met en péril à la fois les emplois de Vencorex et ceux de la plateforme voisine d’Arkema, soit un millier au total, ainsi que 5.000 emplois induits dans le bassin grenoblois.
Une nouvelle audience est prévue au tribunal de commerce de Lyon le 6 novembre.
ahe-mlb/epe/LyS
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