L’Agence internationale de l’énergie (AIE) va lancer en avril un observatoire pour mesurer l’impact de l’intelligence artificielle (IA) sur la consommation d’énergie dans le monde, a annoncé mardi son directeur exécutif Fatih Birol lors du Sommet de Paris sur l’IA.
« Nous allons examiner tous les centres de données et la quantité d’électricité dont ils auront besoin », a indiqué Fatih Birol.
« Le monde entier pourra tirer des leçons des meilleures pratiques, et cela sera en source ouverte pour tout le monde », a précisé M. Birol.
L’essor de l’intelligence artificielle générative s’accompagne d’une inquiétude croissante sur son empreinte environnementale, un des thèmes majeurs du sommet international pour l’action sur l’IA qui se tient jusqu’à mardi.
Chaque requête sur ChatGPT, le robot conversationnel d’OpenAI capable de générer toutes sortes de contenus sur simple demande en langage courant, consomme par exemple 2,9 wattheure d’électricité.
C’est dix fois plus qu’une recherche sur Google, d’après l’AIE.
Les centres de données, qui stockent les données et fournissent les énormes capacités de calcul requises par l’intelligence artificielle, sont le socle de cette technologie.
En 2023, ces infrastructures du numérique ont représenté près d’1,4% de la consommation électrique mondiale, selon une étude de Deloitte.
Avec la croissance rapide des usages liés à l’IA générative, ce chiffre devrait presque tripler d’ici 2030, pour atteindre 3% de la consommation électrique mondiale, soit 1.000 térawattheures (TWh).
Cela correspond à la consommation électrique annuelle combinée de la France et l’Allemagne, d’après le cabinet britannique.
De son côté, l’AIE table sur une hausse de plus de 75% des besoins en électricité des centres de données, poussés par l’IA et les cryptomonnaies, en 2026 par rapport à 2022 (un peu plus de 800 TWh contre 460 TWh).
Selon l’Elysée, l’AIE va travailler avec les entreprises détentrices des centres de données pour suivre au plus près l’évolution de leur consommation en énergie, afin d’obtenir « des données objectivées » et « rassurer nos citoyens qui voient des chiffres un peu épars dans la presse. »
La directrice générale de l’Union internationale des télécommunications (UIT) Doreen Bogdan-Martin a par ailleurs évoqué mardi une « coalition pour une intelligence artificielle durable », notamment avec des « entreprises leaders » dans l’IA, pour « garantir que l’IA se développe dans l’intérêt, non seulement de notre planète, mais aussi de tout le monde, y compris les pays en développement ».
bur-max/jum/vmt
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