Le tribunal correctionnel de Paris a déclaré coupables mardi neuf hommes qui étaient poursuivis pour la détention et l’échange d’images pédopornographiques et les a condamnés à des peines allant de quatre mois de prison avec sursis à un an ferme.
Romain F., l’administrateur du groupe « No Limit » hébergé sur la plateforme Telegram, a écopé de la peine la plus lourde: trois ans d’emprisonnement dont deux avec sursis.
Le tribunal ayant demandé que la partie ferme soit aménagée sous bracelet électronique, il n’ira pas en prison mais devra suivre des soins.
Il lui est par ailleurs interdit de travailler au contact d’enfants et son nom sera inscrit au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (Fijais).
Les huit autres prévenus ont été condamnés à des peines allant de 4 à 18 mois d’emprisonnement avec sursis. Tous se sont vu notifier de leur inscription au Fijais.
« Cette décision vient montrer qu’il n’y a pas d’impunité derrière l’écran d’un ordinateur en dépit de l’utilisation d’un réseau social crypté », a déclaré Me Claire Deniau, avocate d’ECPAT France, une association de protection de l’enfance.
En février 2024, ces neuf personnes avaient été interpellées lors du démantèlement d’un réseau pédopornographique sévissant sur Telegram, où était proposée la vente de « sextapes » d’adolescents, d’enfants et même de bébés.
Au moins 15.000 images illicites avaient été découvertes par les enquêteurs du commandement de la gendarmerie dans le cyberspace (ComCyberGend).
Au cours du procès, la plupart des prévenus avaient expliqué que les images illicites se trouvaient au milieu de fichiers pornographiques sans qu’ils s’en aperçoivent.
D’autres au contraire avaient reconnu avoir été au courant de l’existence de ces contenus et s’en être servi comme « monnaie d’échange ».
Les avocats de la défense avaient mis en avant les profils similaires de leurs clients: des hommes jeunes et dépendants à la pornographie mais sans aucune attirance sexuelle pour des enfants.
« On perçoit chez ces jeunes de la désensibilisation progressive à une pornographie classique les conduisant vers des contenus de plus en plus extrêmes », a analysé Me Deniau, ajoutant que ces condamnations permettront sans doute « d’éloigner ces jeunes de ces contenus en ligne ».
Le fondateur de Telegram, Pavel Durov, a été mis en examen pour de nombreuses infractions liées à sa messagerie fin août. Si, depuis, la plateforme coopère plus avec la justice, Telegram a longtemps refusé de fournir des données sur ses utilisateurs aux autorités.
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