IA: Londres promet "un meilleur contrôle" aux créateurs de contenus

Le gouvernement britannique a dit mardi vouloir donner « un meilleur contrôle » aux créateurs de contenus utilisés par les développeurs d’intelligence artificielle (IA), mais les intéressés, dont des artistes de renommée internationale, s’inquiètent de propositions qui pourraient autoriser l’utilisation par défaut de leur matériel.

Londres compte « donner aux créateurs un meilleur contrôle sur la manière dont leur contenu est utilisé par les développeurs d’IA » au Royaume-Uni « et améliorer leurs possibilités d’être rémunérés pour leur utilisation », a indiqué le gouvernement dans un communiqué, lançant une consultation sur le sujet.

L’exécutif propose notamment d’introduire « une exception au droit d’auteur » pour entraîner des modèles d’IA à des fins commerciales, tout en offrant parallèlement aux créateurs la possibilité de « réserver leurs droits ».

Par exemple, un photographe qui mettrait en ligne son travail sur son blog pourrait s’opposer à ce que ses images soit utilisées pour entraîner une IA, à moins qu’une licence n’ait été accordée.

Cette idée est très critiquée ces derniers mois par le secteur créatif, qui s’inquiète d’une autorisation par défaut de l’utilisation des contenus en ligne, à moins qu’éditeurs et créateurs ne s’y opposent expressément.

Plusieurs artistes britanniques de premier plan, dont l’ex-Beatles Paul McCartney ou la chanteuse Kate Bush, se sont récemment élevés contre l’utilisation de contenus protégés par des droits d’auteur sans autorisation par les entreprises d’IA générative.

« Les industries créatives britanniques génèrent plus de 100 milliards de livres par an. Nous avons littéralement gagné le droit de faire entendre notre voix », a martelé lundi la nouvellement créée Coalition pour les droits créatifs dans l’IA, qui compte des éditeurs, auteurs, artistes ou producteurs de musique, entre autres.

Il ne s’agit à ce stade que de propositions qui feront l’objet d’une consultation publique, a rappelé mardi le gouvernement: « des travaux supplémentaires seront nécessaires » avec le secteur créatif comme avec celui de l’IA pour parvenir à une solution qui convienne à tous.

Mais après l’échec de « tentatives précédentes pour convenir d’un code de pratique volontaire sur le droit d’auteur de l’IA », le gouvernement dit être « déterminé à prendre des mesures proactives ».

Londres dit aussi vouloir « une plus grande transparence de la part des entreprises d’IA sur les données utilisées ».

En contrepartie, selon le gouvernement, les développeurs auraient « un large accès » à des contenus au Royaume-Uni, mais aussi davantage de « sécurité juridique ».