EDF souhaite accueillir des centres de données de l’IA sur six sites de son patrimoine foncier « déjà raccordés au réseau électrique », a annoncé lundi le groupe électricien en marge du sommet de l’IA à Paris.
« EDF a pré-identifié 4 sites industriels, sur son propre foncier, disposant d’une puissance totale déjà disponible estimée à 2 GW. L’identification d’espaces fonciers se poursuit avec pour objectif de retenir 2 sites supplémentaires à l’horizon 2026 », a indiqué le groupe dans un communiqué.
Un appel à manifestation d’intérêt auprès des entreprises du numérique sera émis d’ici la fin du mois pour les quatre premiers.
Ces 6 sites, dont EDF restera propriétaire, font partie des 35 sites « prêts à l’emploi » pour attirer de nouveaux centres de données sur le territoire national annoncés en fin de semaine dernière par l’exécutif.
Ils se situent dans trois régions – Rhône-Alpes, Grand Est et Ile-de-France, a indiqué EDF sans toutefois dévoiler leur localisation « pour des raisons de concurrence et de confidentialité ».
L’intérêt de ces sites, souligne EDF, réside dans le fait qu’ils sont « déjà raccordés au réseau électrique ».
La disponibilité foncière mais aussi les délais de raccordement à l’électricité sont critiques pour les opérateurs du numérique, lancés dans une course à l’implantation de centres de données et qui ont besoin de grandes quantités d’énergie.
« Ce qui est toujours compliqué en matière d’installation, c’est de faire converger une demande de foncier avec une demande de raccordement », a souligné Stéphane Raison, directeur d’EDF chargé de l’installation de grands sites de consommation, lors d’un point avec la presse.
« Nos sites étant pour la plupart des anciens sites de production d’EDF, ils sont aujourd’hui tous dotés de postes de transformation, soit 225.000 soit 400.000 volts, ce qui nous permet en fait de passer outre la recherche d’un nouveau poste de transformation ou la recherche d’une connexion », a-t-il ajouté. De quoi gagner du temps sur la construction de ces installations et de « réduire de plusieurs années » la durée de réalisation de ces projets, selon le commmuniqué d’EDF.
Ces terrains occuperont quelque 150 hectares sur les 45.000 hectares d’emprise d’EDF, le troisième propriétaire foncier du pays, derrière la SNCF et l’Etat, selon l’électricien qui travaille depuis environ un an sur le dossier. Avec la clé des revenus supplémentaires pour EDF qui louera ses terrains et pourra proposer des offres de fourniture d’électricité.
Avec la remontée de sa production électrique, hydraulique et nucléaire, après des niveaux historiquement bas en 2022, EDF cherche à conquérir de nouveaux clients.
Selon sa stratégie dévoilée en novembre, EDF prévoit de faire émerger 150 TWh de demande d’électricité supplémentaire d’ici 2035 en France pour préparer la sortie des énergies fossiles, dont 20 TWh pour la consommation des centres de données.
Selon EDF, cet objectif de 20 TWh sera « très certainement » dépassé avec les 35 sites que le groupe et l’Etat comptent mettre à disposition.
EDF précise toutefois que les investissements des opérateurs numériques devront être sécurisés pour ne pas priver d’autres secteurs, comme la grande industrie, d’un foncier qui « est rare ». « Il n’y a pas que les data-centers, il y a aussi les sites industriels à décarboner », a indiqué M. Raison.
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