Un collectif pour la liberté de la presse en Guinée a exprimé sa « profonde inquiétude » deux mois après la disparition d’un journaliste d’investigation critique de la junte au pouvoir.
Habib Marouane Camara « a été enlevé dans des circonstances alarmantes, suscitant des craintes quant à sa sécurité et à son bien-être, » explique le collectif de journalistes Alumni Guinée dans un communiqué lundi soir, dénonçant « une atteinte grave aux droits humains et à la liberté de la presse. »
« Nous exhortons également la communauté nationale et internationale à se mobiliser en faveur de Habib Marouane Camara et à faire pression sur le gouvernement guinéen pour qu’il prenne toutes les mesures nécessaires afin de protéger les journalistes et de garantir un environnement sûr pour l’exercice de leur profession, » poursuit le communiqué.
Le journaliste, qui dirige le site Lerevelateur224, avait été arrêté le 3 décembre par des hommes en uniforme dans la banlieue de la capitale guinéenne Conakry, selon ses avocats qui affirment ignorer où il se trouve.
Un syndicat de professionnels de la presse avait alors affirmé qu’un pick-up appartenant aux forces de sécurité avait dépassé le véhicule de M. Camara. Selon le syndicat, ses « agresseurs » ont alors « brisé le pare-brise de sa voiture avant de l’emmener de force vers une destination inconnue ».
En décembre, l’organisation Reporters sans Frontières (RSF) s’était également exprimée en appelant les autorités guinéennes à « à faire toute la lumière sur cet +enlèvement+ » et appellant alors à la « libération immédiate du journaliste. »
Les « attaques contre les journalistes et les médias s’enchaînent dangereusement », dénonce RSF sur sa fiche consacrée à la Guinée.
Une enquête a été ouverte en décembre par le procureur de la République de Dixinn, dans la région de Conakry, estimant que l’arrestation avait été effectuée « sans ordre des autorités constituées ».
Depuis qu’elle a pris le pouvoir par un coup d’Etat en 2021, la junte guinéenne est accusée de réprimer la liberté d’expression dans ce pays pauvre d’Afrique de l’Ouest.
Un opposant, Aliou Bah, a été condamné en janvier à deux ans de prison ferme pour « offense et diffamation » à l’encontre du chef de la junte, le général Mamadi Doumbouya.
Des manifestations réclamant le départ des militaires sont régulièrement interdites et plusieurs médias ont été fermés dans le pays.
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