Le gouvernement va ramener de 70% à 40% sa participation au financement de la prochaine campagne de vaccination obligatoire des canards, qui a évité une flambée des foyers de grippe aviaire ces deux dernières années, a confirmé vendredi le ministère de l’Agriculture à l’AFP.
La baisse du financement s’appliquera à la campagne 2025-2026, selon les filières de la volaille et du canard qui dénoncent dans un communiqué commun une décision prise « sans consultation préalable » qui fait peser des risques sur la santé publique et dont les filières ne pourront selon eux pas supporter le coût.
Les interprofessions des volailles, du foie gras, des oeufs, du canard à rôtir mais aussi du gibier de chasse indiquent que « l’État a décidé unilatéralement de baisser drastiquement sa participation financière de 70% à 40%, transférant ainsi la responsabilité de l’achat, de l’acheminement et du stockage des vaccins aux filières concernées ».
Sollicité, le ministère de l’Agriculture a confirmé cette baisse à l’AFP sans donner plus de détails.
Les interprofessions affirment avoir été informées par le cabinet de la ministre Annie Genevard, après un « arbitrage de Matignon ». Elles estiment le coût d’une campagne annuelle à plus de 90 millions d’euros.
« On est très très déçus. Nous avons conscience de l’état des finances publiques mais c’est inacceptable, nous ne pourrons pas supporter les coûts supplémentaires », déplore auprès de l’AFP Guy-Marie Brochard président du Comité interprofessionnel du canard à rôtir (Cicar), qui a demandé un rendez-vous au cabinet de la ministre.
En décembre, le gouvernement avait annoncé que l’Etat continuerait à être le principal financeur de la vaccination des canards contre la grippe aviaire jusqu’au 30 septembre 2025, à hauteur de 70%. Les filières s’inquiétaient pour la suite.
Depuis l’automne 2023, la vaccination contre l’influenza aviaire hautement pathogène est obligatoire dans les élevages de plus de 250 canards. Plus de 71 millions d’animaux ont été vaccinés depuis.
D’octobre 2023 à septembre 2024, 85% de la première campagne de vaccination (achat des doses, administration, suivi…) avait été financée par l’État, qui avait ensuite baissé sa contribution à 70% fin 2024.
Pour les interprofessions, la baisse du financement de l’Etat pourrait entraîner « un rejet de certains éleveurs », mettre « en péril le succès du dispositif » et augmenter les risques « pour la santé publique ».
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