Deux des trois syndicats engagés depuis deux mois dans un mouvement de grève pour sauver l’entreprise chimique en redressement judiciaire Vencorex, ont signé un protocole de fin de conflit, a indiqué le groupe jeudi.
« La direction a proposé un protocole de fin de conflit aux organisations syndicales vendredi dernier. Et deux organisations syndicales majoritaires, CFDT et CFE-CGC, ont signé le protocole de fin de conflit », a indiqué un porte-parole à l’AFP.
De son côté, « la CGT maintient la grève, donc pour l’instant on est un peu sur un statu-quo. (…) Le blocage des accès à la plateforme est toujours en place ». C’est notamment le cas de la vanne permettant le transport d’éthylène entre le sud et le nord du pays, a-t-il indiqué.
Le blocage de cette vanne a par ailleurs conduit a une rupture d’approvisionnement de plusieurs autres entreprises dans d’autres régions de France. C’est le cas de l’usine Ineos Polymers de Sarralbe (Moselle), privée d’éthylène depuis le 23 octobre, et dont la direction a été contrainte à mettre ses 250 salariés en chômage technique à partir du mois de janvier.
Faute de reprise des activités, Vencorex se trouve « clairement sur un risque de liquidation anticipée », ce qui constituerait « la pire des issues », a souligné le porte-parole.
« Au bout de 2 mois de mobilisation continue en intersyndicale, les adhérents et militants de la section syndicale CFDT ont décidé de signer le protocole de fin de conflit », a indiqué de son côté la CFDT dans un communiqué.
Une démarche qui, « si elle donne un gage pour chercher à débloquer la situation, ne représente pas un blanc-seing pour les négociations qui vont se dérouler jusqu’à la fin de cette semaine et au-delà », prévient-elle.
Le syndicat indique continuer de demander « la poursuite de la recherche de repreneurs » et « des engagements sur l’avenir de la gestion de la plateforme ».
Une grande partie des 460 salariés de Vencorex sont en grève depuis le 23 octobre et bloquent totalement le site de production de Pont-de-Claix (Isère) pour réclamer sa sauvegarde.
L’entreprise, actuellement détenue par le groupe thaïlandais de pétrochimie PTT GC, s’est vu accorder en novembre quatre mois de répit pour trouver un repreneur par le tribunal de commerce de Lyon, jusqu’au 10 mars.
La société n’a pour l’instant reçu qu’une seule offre de reprise, émise par son concurrent chinois Wanhua via une filiale hongroise, et dont une version améliorée doit être présentée jeudi au CSE.
Plusieurs dizaines d’élus avaient appelé mardi le Premier ministre François Bayrou à procéder à une « nationalisation temporaire » de Vencorex afin d’éviter son « démantèlement » et la perte pour le pays d’un « espace industriel » essentiel.
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