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« Grande réunion de blagues » à Paris entre Le Gorafi et ses homologues européens

Posté le par AFP

« On fait des blagues mais on le fait sérieusement »: Le Gorafi et cinq autres sites satiriques d’Europe et du Moyen-Orient se retrouvent à Paris jusqu’à samedi pour débattre et partager leurs expériences, à l’occasion de leur sommet annuel, « Big satire ».

Après Amsterdam, Vienne, Barcelone ou Milan, cette « grande réunion de blagues » lancée en 2018 s’installe pour la première fois dans la ville lumière, a expliqué Sébastien Liébus, le co-fondateur du Gorafi, lors d’une conférence de presse vendredi.

Son instigateur, Jochem van den Berg, le fondateur du site satirique hollandais De Speld, a fait le déplacement, tout comme les représentants des allemand Der Postillon, italien Lercio, autrichien Die Tagespresse et jordanien Al Hudood.

L’occasion pour ces médias, qui rassemblent à eux six plus de 15 millions d’abonnés sur les réseaux sociaux (dont 3,4 millions pour Le Gorafi), de confronter leurs modèles économiques.

Die Tagespresse, par exemple, a mis en place en 2018 un système de « metered paywall » autorisant la lecture gratuite d’un nombre limité d’articles après inscription, et compte aujourd’hui près de 14.000 abonnés payants, selon son fondateur Fritz Jergitsch, tandis que Lercio organise des spectacles.

Sans surprise, liberté d’expression et désinformation alimentent aussi les discussions.

Critique des régimes du Moyen-Orient, le site Al Hudood est bloqué depuis 2023 en Jordanie, après avoir « énervé » le prince héritier Hussein ben Abdallah, selon le dessinateur égyptien Andeel. « Mais ce n’est pas grave (…) la plupart des gens consomment Al Hudood sur les réseaux sociaux » tandis que le site reste accessible via des VPN (réseaux privés virtuels), a-t-il lancé.

Fritz Jergitsch s’est quant à lui réjoui de la victoire remportée devant la justice par Die Tagespresse face au parti d’extrême droite FPÖ. Ce dernier le poursuivait pour diffamation après une blague impliquant l’envoi, à des restaurants, de fausses lettres utilisant le logo du parti pour moquer une de ses propositions.

« Politique » par essence, « la satire est là pour s’attaquer aux gens qui ont le pouvoir » et pas aux « minorités » comme le font « certains sites satiriques américains d’extrême droite », s’est en outre inquiété Sébastien Liébus, citant The Babylon Bee.

Il s’alarme également de voir le patron de X, Elon Musk, « pervertir » le mot satire en l’assimilant aux « deepfake », ces montages très réalistes générés avec l’intelligence artificielle.

En juillet, le milliardaire américain a posté une de ces vidéos manipulées montrant Kamala Harris. Une voix imitant celle de la candidate démocrate à la présidentielle américaine y qualifie Joe Biden de sénile et affirme « ne pas du tout savoir gérer le pays ».

ac/pr/pel/as

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Posté le par AFP


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