Gard: inquiétude syndicale et politique après l'annonce de fermeture d'une usine Solvay

La présidente (PS) de la région Occitanie Carole Delga a exprimé jeudi son inquiétude après l’annonce de la fin d’activité du site industriel de Salindres (Gard) par le géant belge de la chimie Solvay, un projet également dénoncé par la CGT.

« La décision brutale prise par la direction du groupe Solvay d’arrêter la production chimique sur le site de Salindres est un véritable coup dur pour le territoire et ses habitants, qui succède à plusieurs mois de polémiques sur la pollution des eaux », a souligné Mme Delga dans un communiqué où elle apporte son « total soutien aux 68 salariés concernés ».

« Tout doit être mis en oeuvre pour les accompagner et leur permettre de conserver ou de retrouver rapidement un emploi », a-t-elle souligné.

Côté syndical, la CGT a dénoncé le projet de cessation d’activités, son secrétaire départemental, Bruno Rivier, dénonçant un non-sens économique et affirmant au micro de France 3 Occitanie: « on ne va pas se laisser faire ».

La direction de Solvay explique que des « efforts importants ont été réalisés en termes de diversification et d’investissements pour tenter de maintenir la compétitivité du site de Salindres » mais qu' »ils n’ont pas produit les résultats attendus et n’ont donc pas suffi à compenser la baisse d’activité, ni à maintenir une position concurrentielle ».

« Dans ce contexte, Solvay envisage de mettre fin à son activité de production de TFA (acide trifluoroacétique, ndlr) et dérivés fluorés en France et donc d’arrêter cette activité sur le site de Salindres », a ajouté le groupe.

La petite ville de Salindres (Gard) est un des berceaux de l’aluminium et de la chimie en France depuis le milieu du XIXe siècle.

Multinationale présente dans une soixantaine de pays, Solvay a racheté à Rhodia, en 2011, son usine de Salindres. Le site, à la taille impressionnante, est l’un des cinq en France à produire des substances per et polyfluoroalkylées, dits « PFAS ».

L’usine a été pointée du doigt début 2024 par un rapport de l’association environnementale Générations Futures qui avait mis en évidence des « concentrations exceptionnellement élevées » de PFAS dans les cours d’eau proches de l’usine Solvay et dans l’eau du robinet de deux villages éloignés de plus de 20 kilomètres.

elr/ktr