Finlande: des chercheurs développent un logiciel pour contrer les brouillages GPS imputés à la Russie

Des chercheurs finlandais développent un logiciel pour contrer le brouillage des systèmes de positionnement par satellite, un phénomène qui a pris de l’ampleur dans le pays depuis 2022, a indiqué mardi à l’AFP le chef de ce projet.

La Finlande observe une augmentation de cas suspects de brouillage des services du système mondial de navigation par satellite (GNSS), tels que GPS ou Galileo depuis 2022, avec des répercussions sur l’aviation et le trafic maritime.

Ces interférences proviennent de la Russie et ont aussi perturbé l’imagerie spatiale utilisée par les forces armées de la Finlande, ses gardes-frontières et son secteur forestier, affirment les autorités finlandaises.

Motivés par la « nécessité urgente » de lutter contre ces perturbations qui posent des risques aussi bien sécuritaires qu’économiques, des chercheurs finlandais ont commencé à concevoir un programme pour identifier et atténuer les brouillages intentionnels des systèmes de positionnement par satellites, a exposé Mika Saajasto, le scientifique en charge du projet au sein de l’autorité nationale chargée de l’arpentage, qui mesure la superficie des terres.

« Nous développerons des solutions algorithmiques adaptées à nos conditions, capables d’identifier les interférences et d’avertir l’utilisateur final qu’il y a dans l’air quelque chose qui n’y a pas sa place », a-t-il déclaré.

Les cas de perturbations de signaux GPS ont été de 2.000 l’an dernier en Finlande, contre 239 seulement en 2023, selon l’agence finlandaise de transport et de communication Traficom.

La Finlande partage une frontière longue de 1.340 kilomètres avec la Russie et a renforcé sa défense ainsi que fermé sa frontière depuis l’invasion de l’Ukraine par Moscou en février 2022.

Le projet financé par l’UE se déroulera sur une période de deux ans en Carélie du Nord, une région de l’est de la Finlande où ces interférences ont été particulièrement fréquentes.

« Certains avions n’ont pas pu atterrir » à cause de cela, a souligné Mika Saajasto.