Le Premier ministre espagnol, le socialiste Pedro Sánchez, a appelé lundi à « se rebeller » contre la « technocaste » qui contrôle les réseaux sociaux, estimant, à quelques heures de l’investiture du président américain Donald Trump, qu’elle représentait une « menace » pour le débat public.
« Nous voyons que la technocaste, si je peux utiliser cette expression pour la Silicon Valley, essaie d’utiliser sa toute-puissance sur les réseaux sociaux pour contrôler le débat public, et par conséquent l’action gouvernementale, de tout l’Occident », a déclaré M. Sánchez lors d’un discours à Madrid sur l’intelligence artificielle.
« Je crois que face à cela, il faut se rebeller et aussi, logiquement, proposer des alternatives », a insisté le dirigeant socialiste, évoquant une « menace particulièrement grave dans le contexte que nous vivons actuellement, à l’aube de cette semaine qui commence ».
« Je veux être clair et vais donc le dire en moins de 280 caractères », a-t-il poursuivi dans une référence à la limite fixée pour les messages sur le réseau social X d’Elon Musk: « la démocratie, ce n’est pas un euro (égale) un vote, ce n’est pas un tweet un vote, c’est une personne un vote ».
Pour le chef du gouvernement espagnol, « l’Europe » doit donc « s’opposer à cette menace et défendre la démocratie », en ayant « une vision, une idée claire et partagée du type d’intelligence artificielle » qu’elle souhaite avoir.
Cette attaque contre la « technocaste » survient le jour de l’investiture de Donald Trump à Washington, à laquelle doivent assister Elon Musk, allié indéfectible et tonitruant du président élu, mais aussi Mark Zuckerberg (Meta) et Jeff Bezos (Amazon).
Elle fait écho aux déclarations du président sortant Joe Biden, qui a déploré mercredi un mélange entre intérêts financiers et politiques, évoquant l’apparition d’un « complexe technologico-industriel », et a dit craindre de voir l’Amérique tomber aux mains d’une « oligarchie ».
Le 8 janvier, M. Sánchez avait déjà critiqué M. Musk en l’accusant, sans le nommer, d’être à la tête d’une « internationale réactionnaire » qui « attaque ouvertement (les) institutions » et « attise la haine ».
Soutien financier et politique de Donald Trump, M. Musk a multiplié ces dernières semaines les déclarations provocantes sur X en s’invitant dans les débats politiques au Royaume-Uni et en Allemagne en soutien aux droites radicales.
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