Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a accusé mercredi le propriétaire de X Elon Musk, sans le citer nommément, d’être à la tête d’une « internationale réactionnaire » qui « attaque ouvertement (les) institutions » et « attise la haine ».
« L’internationale réactionnaire, comme l’a dit le président (français) Macron il y a quelques jours, (…) menée par l’homme le plus riche de la planète, attaque ouvertement nos institutions, incite à la haine et appelle ouvertement à soutenir les héritiers du nazisme en Allemagne lors des prochaines élections », a dénoncé Pedro Sánchez dans un discours marquant le début des commémorations de la mort du dictateur Franco et de l’avènement de la démocratie en Espagne, il y a cinquante ans.
Depuis des semaines, Elon Musk multiplie les provocations sur X en s’invitant dans les débats politiques au Royaume-Uni et en Allemagne, en soutien aux droites radicales. Le milliardaire, proche de Donald Trump, participera jeudi à une conversation avec la dirigeante du parti d’extrême droite allemand, AfD, retransmise sur X, à un mois et demi des élections législatives anticipées.
« Tout cela est un problème, c’est un défi, c’est un défi qui devrait interpeller tous ceux d’entre nous qui croient en la démocratie », a mis en garde le socialiste Pedro Sánchez au cours de son intervention au Musée Reina Sofía de Madrid, qui abrite le célèbre tableau de Pablo Picasso « Guernica », l’un des symboles les plus connus de la lutte antifranquiste.
M. Sánchez a en outre répondu à l’opposition de droite (PP), qui lui reproche d’utiliser le 50e anniversaire de la mort de Franco par opportunisme politique.
« Les régimes autocratiques progressent dans la moitié du monde » et « le fascisme que nous pensions avoir laissé derrière nous est déjà la troisième force politique en Europe », a lancé le leader socialiste.
Le dictateur Franco a gouverné l’Espagne à la fin de la guerre civile, en 1939, jusqu’à sa mort, à l’âge de 82 ans, le 20 novembre 1975.
Deux ans plus tard, l’Espagne célébrait des élections démocratiques et, en 1978, la Constitution actuelle était adoptée par référendum.
« Il n’est pas nécessaire d’être d’une certaine idéologie, ni de gauche, ni du centre, ni de droite, pour regarder avec tristesse, avec une immense tristesse et aussi avec terreur, les années sombres du franquisme et craindre que cette régression ne se répète », a encore ajouté M. Sánchez.
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