Le gouvernement espagnol a présenté mardi un avant-projet de loi novateur pour permettre de faire valoir son droit de rectification sur des publications en ligne notamment d’influenceurs comptant plus de 100.000 abonnés.
« Il y a des professionnels de la rumeur et du mensonge qui, tous les jours, salissent notre débat public avec des mensonges. Le droit de rectification pourra s’exercer à leur encontre », a déclaré le ministre de la Justice Félix Bolaños lors d’une conférence de presse à l’issue du le Conseil des ministres.
Ce nouveau texte sur « le droit de rectification » remplacera celui datant de 1984 pour s' »adapter à la réalité du XXIe siècle » et s’appliquer aussi bien aux médias traditionnels qu’aux plateformes numériques car il faut « être conscient de l’impact que les rumeurs et les fausses nouvelles exercent dans toutes les démocraties », a expliqué le ministre de la Justice.
Le projet de texte, qui devra être adopté par le Parlement, prévoit que tous les médias de communication, tous les créateurs de contenu ou influenceurs ayant plus de 100.000 abonnés sur un réseau social ou plus de 200.000 sur l’ensemble de leurs réseaux en ligne « devront disposer d’un mécanisme facile et accessible pour faciliter le droit de rectification des citoyens de notre pays », a détaillé M. Bolaños.
La durée pour solliciter une rectification à un média est également allongée passant de sept à 10 jours. Il ne sera plus nécessaire de s’adresser au directeur de la publication.
L’association de consommateurs Facua a salué dans un communiqué la proposition du gouvernement jugeant « nécessaire que les personnes concernées par des informations inexactes ou fausses bénéficient d’une protection juridique qui leur permette non seulement d’avoir des outils pour défendre leur droit à l’honneur, mais aussi d’exiger la publication de leurs versions ».
Depuis des mois, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a fait de la lutte contre la désinformation une priorité et avait présenté en septembre un plan de « renouvellement démocratique » fustigeant ceux propagent « désinformation et diffamation ».
Ce plan gouvernemental avait été annoncé dans la foulée de l’ouverture d’une enquête pour corruption et trafic d’influence visant son épouse Begoña Gómez après la plainte d’un collectif proche de l’extrême droite qui a reconnu s’être appuyé sur des informations de presse non vérifiées.
Il doit être progressivement mis en oeuvre jusqu’à la fin de la législature dans trois ans et comprend une trentaine de mesures, dont la création d’un registre public recensant les journaux, leurs propriétaires et leurs revenus publicitaires ou le renforcement du droit à la vie privée et à la rectification des informations erronées.
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