Le Conseil suprême de la défense nationale roumain va discuter jeudi des cyber-risques liés aux élections, quelques jours après le premier tour de la présidentielle marquée par l’arrivée surprise d’un candidat d’extrême droite.
Cette annonce intervient par ailleurs juste avant des élections législatives prévues dimanche, suivies du second tour de la présidentielle le 8 décembre.
Le Conseil analysera « les risques possibles pour la sécurité nationale générés par les actions des cyberacteurs étatiques et non étatiques sur certaines infrastructures informatiques et technologiques servant pour le processus électoral », a expliqué la présidence mercredi dans un communiqué.
Le candidat d’extrême droite Calin Georgescu, admirateur du président russe Vladimir Poutine et opposé à l’aide à l’Ukraine, s’est qualifié dimanche à la surprise générale après une campagne choc sur les réseaux sociaux.
Ce technocrate antivax de 62 ans à la mise impeccable a su convaincre avec une campagne sur TikTok devenue virale, focalisée sur la nécessité de stopper tout soutien à Kiev.
La Commission européenne a été saisie par l’autorité roumaine de régulation des médias d’une demande « d’investigation formelle sur le rôle » de ce réseau social dans les élections et a dit « surveiller les événements de près », selon une déclaration transmise à l’AFP.
Dans le cadre du règlement sur les marchés numériques (DMA), TikTok a « l’obligation d’évaluer et d’atténuer les risques systémiques liés aux processus électoraux », rappelle Bruxelles.
Si la Commission « soupçonne une infraction, elle peut donc ouvrir une procédure pour vérifier le respect » des engagements pris par la plateforme, propriété du géant chinois ByteDance et revendiquant plus d’un milliard d’utilisateurs actifs chaque mois.
« Ces rapports inexacts sur les élections roumaines sont erronés et trompeurs, car la plupart des candidats ont établi une présence sur TikTok, et les vainqueurs ont mené campagne sur d’autres plateformes numériques que la nôtre », a réagi TikTok auprès de l’AFP, affirmant « appliquer rigoureusement les règles contre la désinformation électorale ».
M. Georgescu est arrivé en tête du premier tour avec près de 23% des voix, devant Elena Lasconi, 52 ans, maire centriste d’une petite ville, éjectant le Premier ministre pro-européen Marcel Ciolacu, arrivé troisième.
Ces résultats ont provoqué une onde de choc dans le pays d’Europe orientale de 19 millions d’habitants. Voisin de l’Ukraine, ce membre de l’UE et de l’Otan avait jusqu’ici résisté aux positions nationalistes, se démarquant de la Hongrie ou de la Slovaquie.
Dans ce contexte, la Roumanie se prépare à des législatives à haut risque dimanche, l’ouest du continent craignant le revirement d’un Etat devenu stratégique depuis l’invasion russe de l’Ukraine.
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