La campagne pour les élections des membres des chambres d’agriculture débutera officiellement le 7 janvier partout en France, à l’exception de Mayotte où le scrutin sera reporté, a indiqué vendredi le ministère de l’Agriculture.
La campagne officielle s’achèvera le 29 janvier à minuit. Les agriculteurs sont appelés à élire leurs représentants aux chambres du 15 au 31 janvier, soit par correspondance, soit par voie électronique, a précisé le ministère dans un communiqué.
« Des dispositions sont en cours d’élaboration pour reporter la tenue du scrutin à Mayotte », a-t-on précisé.
Dans l’île dévastée par le cyclone Chido, « le préfet a annoncé aux responsables de la chambre d’agriculture le report des élections d’un ou deux ans », a indiqué à l’AFP Laurence Marandola, porte-parole de la Confédération paysanne, le troisième syndicat agricole.
La chambre d’agriculture de Mayotte est la seule présidée par la Confédération paysanne (gauche), dans un paysage syndical largement dominé par l’alliance FNSEA-Jeunes agriculteurs, qui détient 97 chambres.
Le deuxième syndicat agricole, la Coordination rurale (plus marquée à droite) dirige trois chambres.
L’un des enjeux de ce scrutin sera de voir si l’hégémonie de l’alliance FNSEA-JA, accusée par les autres organisations de « co-gestion » avec l’Etat, est bousculée et à quel point.
Renouvelées tous les six ans, les chambres sont composées de 33 membres élus, dont 18 chefs d’exploitations agricoles. S’ajoute désormais un siège attribué d’office à un représentant du conseil régional ou départemental.
Autre nouveauté: en cas d’égalité entre deux listes, c’est celle dont la moyenne d’âge est la moins élevée qui l’emporte.
Aucune modification en revanche du mode de scrutin, qui favorise actuellement la FNSEA: la liste arrivée en tête obtient la moitié des sièges à pourvoir (soit 9 sur 18), l’autre moitié étant répartie à la proportionnelle entre toutes les listes.
Dans la rue ou auprès des exploitants, les syndicats se livrent depuis des mois déjà une concurrence féroce en vue de ces élections, qui revêtent également un enjeu financier: à l’heure actuelle, 75% des 14 millions d’euros du fonds alloué au financement des syndicats sont répartis en fonction du nombre de voix et 25% selon le nombre de sièges.
Ces établissements publics ont pour rôle d' »améliorer la performance économique, sociale et environnementale » des exploitations, selon le Code rural. Ils conseillent et offrent des prestations aux exploitants. Il y a 88 chambres départementales et 13 chambres régionales, chapeautées par une structure nationale qui représente les intérêts agricoles auprès des pouvoirs publics.
Depuis leur création en 1924, les chambres ont participé à la transformation de l’agriculture, oeuvrant à l’application des réformes, du remembrement des terres acté dès 1919 à la révolution mécanique et chimique en passant par les aides de la PAC (Politique agricole commune européenne).
« Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2024 Agence France-Presse. »
Réagissez à cet article
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous et retrouvez plus tard tous vos commentaires dans votre espace personnel.
Inscrivez-vous !
Vous n'avez pas encore de compte ?
CRÉER UN COMPTE