L’Assemblée votera la semaine du 11 mars pour créer une commission d’enquête sur les effets psychologiques de l’application chinoise TikTok sur les mineurs, après l’adoption à l’unanimité mercredi en commission d’une résolution en ce sens.
L’application encourage-t-elle le passage à l’acte suicidaire et l’auto-mutilation chez les jeunes? Amplifie-t-elle les contenus hypersexualisés qui développent des troubles alimentaires? Etc..
La résolution transpartisane, portée par la députée macroniste Laure Miller, veut étudier l’algorithme de TikTok qui tend « à enfermer » ses utilisateurs dans des « bulles de filtres » et examiner « les répercussions psychologiques » sur les enfants et adolescents massivement présents sur l’application.
En France, près d’un enfant sur deux âgé de 11-12 ans est inscrit sur TikTok, selon les statistiques de l’Arcom citées par Mme Miller, alors que la plateforme interdit théoriquement aux mineurs de 13 ans de s’inscrire.
TikTok « incarne un paradoxe particulièrement morbide, puisqu’il confronte le public le plus vulnérable aux biais de fonctionnement les plus délétères », alerte la députée.
Elle souligne « la faiblesse remarquable de la modération des contenus » sur l’application et « une amplification de l’exposition aux contenus violents, à caractère sexuel et relatif à la souffrance physique ».
« Outre les effets addictifs de la plateforme provoquant un déficit de sommeil, des troubles de l’attention (et) une sédentarité », l’algorithme peut « avoir des conséquences encore plus dangereuses », comme le harcèlement, les risques de dépression, l’anxiété, détaille la résolution.
Adoptée à l’unanimité en commission des Affaires sociales, elle sera examinée dans l’hémicycle au cours de la semaine du 11 mars, consacrée à plusieurs propositions de lois et de résolutions.
Si entérinée, la commission portera une attention particulière à évaluer les impacts de l’application sur les pensées et les comportements suicidaires.
Elle sera également chargée de proposer des mesures concrètes visant à protéger les enfants et adolescents, notamment en matière de régulation des contenus, de sécurité numérique et de modérations de pratiques de la plateforme.
Un amendement du député insoumis Arnaud Saint-Martin visant à élargir le périmètre de la commission à l’ensemble des plateformes, notamment à Meta ou X, a été rejeté.
L’auteure de la résolution, Mme Miller, s’y est dit défavorable, préférant « une action et un champ d’intervention les plus ciblés possibles » sur ce réseau social « singulier », prisé par les mineurs.
Elle n’exclut cependant pas que les éventuelles propositions formulées par la dite commission puissent concerner les autres réseaux sociaux.
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