Des banques ayant participé au montage financier du rachat du réseau social Twitter, rebaptisé X, en 2022 par le milliardaire Elon Musk ont profité de la confiance des investisseurs suscitée par sa proximité avec le président Donald Trump pour céder des créances, rapportent plusieurs médias.
Selon le New York Times et l’agence Bloomberg, des banques se sont délestées jeudi de 4,7 milliards de dollars de titres de créances – en valeur faciale -, un niveau supérieur aux trois milliards prévus initialement.
Elon Musk a racheté Twitter pour 44 milliards de dollars, dont plus de 27 milliards de ses propres deniers (y compris environ 15,5 milliards provenant de la vente d’actions de son groupe Tesla), 13 milliards de prêts bancaires et plusieurs milliards apportés par des sociétés d’investissements et de grandes fortunes.
« En général, les banques revendent rapidement ce genre de créances mais, dans ce cas précis, elles ont conservé une grande partie de cette dette parce que les investisseurs étaient réticents à parier sur l’activité chancelante du réseau social », relève le NYT.
« La nouvelle position de pouvoir de M. Musk au sein de l’administration du président Trump a participé à faire évoluer l’état d’esprit des investisseurs », poursuit-il.
Sollicitées par l’AFP, Bank of America et Société Générale n’ont pas souhaité faire de commentaires, tandis que Morgan Stanley et BNP Paribas n’ont pas répondu dans l’immédiat. Ces établissements faisaient partie des prêteurs.
Le Financial Times avait déjà rapporté il y a une semaine une vente de créances Twitter/X le 5 février par plusieurs banques, avec Morgan Stanley en chef de file, représentant un cumul de 5,5 milliards de dollars accordant « un petit rabais de 97 cents pour un dollar ».
Selon le quotidien financier, une opération portant sur un milliard de dollars avait été menée en janvier.
Ainsi, selon les informations de presse, les banques se sont délestées depuis début 2025 auprès d’investisseurs d’au moins 10,7 milliards de dollars sur les 13 milliards qu’elles avaient prêté à Elon Musk.
En mars 2023, soit cinq mois après la finalisation de la transaction, ce dernier estimait la valeur de Twitter à seulement vingt milliards de dollars.
En juillet 2023, il indiquait que Twitter avait perdu approximativement la moitié de ses revenus publicitaires depuis son rachat.
« Nous sommes toujours en situation de flux de trésorerie négatif, à cause d’une chute d’environ 50% des revenus publicitaires et de la lourde charge de la dette », avait-il expliqué.
Mais depuis son rapprochement avec Donald Trump, dont il est désormais un proche conseiller et directement impliqué dans le fonctionnement des affaires, Elon Musk a vu les publicitaires revenir sur la plateforme, devenue un outil de communication pour la nouvelle administration, relève le NYT.
Faisant référence à une source non identifiée, le journal précise que l’entreprise a fait part à des investisseurs que son chiffre d’affaires avait bondi de 21% en décembre 2024 par rapport au mois précédent. Donald Trump a été élu le 5 novembre.
Twitter/X n’est plus coté en Bourse depuis le 8 novembre 2022.
elm/ni/nth
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