Adoptée mercredi en commission au Sénat, la loi réglementant la « fast fashion », critiquée pour ses impacts sociaux et environnementaux avec ses vêtements éphémères importés notamment via des site de commerce en ligne asiatiques, a été « détricotée » selon des associations.
« L’ambition du texte » a « significativement reculé », a déploré la coalition Stop Fast Fashion, qui rassemble 14 associations environnementales et des droits humains dont Emmaüs, France Nature Environnement, Les Amis de la Terre et Zero Waste.
« La loi ne concernerait plus aucun des géants européens dont les mauvaises pratiques sont de mieux en mieux documentées et ont fait l’objet de scandales récents », a dénoncé la coalition.
Une modification justifiée mercredi par la ministre du Commerce Véronique Louwagie, qui a fait valoir que la nouvelle mouture du texte élaborée par la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable du Sénat propose une « définition de la fast fashion plus précise puisqu’elle cible la largeur de gamme (le nombre d’articles en vente, NDLR) et le fait que de tels prix n’incitent pas à la réparation ».
Plusieurs acteurs de l’industrie textile française et européenne avaient en effet alerté sur les « effets de bord » des premiers textes, qui auraient pu concerner énormément de marques alors que, selon eux, devaient être visées les grandes plateformes asiatiques, en première ligne Shein et Temu.
Autre changement introduit en commission, l’interdiction généralisée de la publicité de la mode éphémère, « qui pourrait être considérée comme une entrave à la liberté d’entreprendre », a été abandonnée et remplacée par « un encadrement », a indiqué à l’AFP la rapporteure apparentée LR du texte, Sylvie Valente Le Hir.
Il sera interdit aux influenceurs d’en faire la promotion, a-t-elle explicité.
La commission « a fait le choix de vider la loi de sa substance », s’est désolée Stop Fast Fahsion qui « alerte sur la nécessité de réintégrer des pénalités basées sur l’affichage environnemental ».
Adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale avant la dissolution du gouvernement, la proposition de loi n’est toujours pas inscrite à l’ordre du jour du Sénat, ce qui provoque la colère des associations et de l’industrie textile française qui estiment qu’il y a urgence à agir.
Elle sera examinée au Sénat « probablement » en mai, avait annoncé mercredi Mme Louwagie.
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